La réunion des partis, syndicats et personnalités regroupés au sein des «Forces du changement pour le soutien du choix du peuple» mardi, s'est terminée par un rejet catégorique de l'échéance présidentielle. La feuille de route du chef de l'Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, pour la période de transition est vouée à l'échec. Après le refus des magistrats de superviser les élections présidentielles fixées au 4 juillet, la mobilisation des maires et de certains secrétaires généraux à travers les communes pour ne pas préparer ni organiser l'opération, voilà que la classe politique boude le scrutin. La réunion des partis, syndicats et personnalités regroupés au sein des «Forces du changement pour le soutien du choix du peuple» mardi, s'est terminée par un rejet catégorique de l'échéance présidentielle. «Nous rejetons les tentatives du pouvoir politique illégitime de se régénérer à travers des élections frauduleuses, par ses mécanismes juridiques et organiques en vigueur, et annonçons notre décision de ne pas y participer, ni à travers des candidatures, ni par des signatures, et encore moins au volet organique ou de supervision avec ce pouvoir illégitime», ont annoncé les participants réunis au siège du parti El Adala. Certes, il y a des partis qui n'étaient pas présents à cette rencontre. Mais, force est d'admettre qu'il est un secret de Polichinelle que la majorité des formations politiques rejette déjà cette échéance, notamment le FFS, le PT, le RCD et le MSP, pour ne citer que celles-ci. Du coté des partis du pouvoir, les frondes internes qui minent le FLN, le RND et TAJ entre autres, ne laissent pas place à la concertation ni à la préparation dudit rendez-vous. D'où la question : Avec quels candidats Bensalah compte-t-il organiser cette élection ? Jusqu'à présent, ils ne sont qu'une dizaine de prétendants à la candidature qui ont retiré les formulaires de souscription. Le dernier bilan arrêté au 15 avril par le ministère de l'intérieur et des Collectivités locales a fait état de 10 lettres d'intention déposées au niveau de ses services, dans le cadre de l'opération de remise des formulaires de souscription de signatures individuelles, pour les postulants à la candidature de l'élection présidentielle du 4 juillet 2019. Cependant, contrairement à la présidentielle du 18 avril, où le pouvoir faisait tout pour encourager les candidatures, clownesques soient-elles, cette fois-ci, l'identité des postulants est tenue au secret. Certainement à cause du rejet populaire, et par peur que ces candidats soient dénoncés publiquement. Seul l'ancien général à la retraite, Ali Ghediri, a fait part de sa candidature à l'opinion publique. Mais, est-ce suffisant pour la tenue de cette élection ? Pas si sûr. En effet, la démission du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaiz, est un autre élément à prendre en considération, car la nomination de son successeur est d'ores et déjà contestée. Kamel Feniche ne fait pas l'unanimité, et tout porte à croire qu'il ne tardera pas à subir le même sort que les 4B discrédités par le peuple, qui continue de manifester pour le départ du système et de ses symboles. Des rumeurs donnent même Abdelkader Bensalah comme démissionnaire dans les prochains jours, voire les prochaines heures. C'est dire que tous les évènements plaident en faveur de la non tenue de la présidentielle qui s'éloigne de plus en plus. Entamée officiellement mardi 16 avril, l'opération de révision exceptionnelle des listes électorales en prévision de cette élection, devra durer jusqu'au 23 du mois en cours. Mais rien n'indique, contrairement aux affirmations du ministère de la Justice, que les citoyens y adhèrent. On ne se bouscule pas devant les bureaux des élections au niveau des mairies. Sinon, on aurait tout fait pour le montrer. En conclusion, discréditée, rejetée et boycottée, l'élection présidentielle du 4 juillet n'a ni candidats sérieux pour animer la compétition, ni électeurs dont plus de 20 millions descendent chaque vendredi dans la rue, pour réclamer le départ de «Bensalah and Co». Sa tenue est donc nulle et non avenue.