Le gouvernement de Nourredine Bédoui a réagi hier, au discours du chef de l'état major, Ahmed Gaid Salah, prononcé la veille à Ouargla, assurant que la justice va se saisir de tous les dossiers de toutes les personnes ayant nui au pays. Lors d'une conférence de presse animée hier, au Palais du Gouvernement à Alger, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Hassen Rabhi, est revenu sur les accusations du vice-ministre de la Défense à l'encontre de l'ex-patron de l'ex-DRS, le Général Toufik. Interrogé à ce propos, Rabhi a assuré que la «justice est libre et indépendante. Elle se saisira en toute liberté, et selon ce que lui confèrent ses prérogatives, des dossiers de toutes les personnes qui méritent d'être poursuivies en justice». Le général de corps d'armée et chef d'état-major de l'ANP est revenu sur ses accusations du 30 mars dernier, contre «des parties malintentionnées qui complotaient contre l'armée». Il a dit : «Toutefois, ces parties, à leur tête l'ex-Chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, (…) et ce, en dépit de l'existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects. (…)». Rabhi a estimé à ce propos, que «si Gaid Salah accuse nommément cette personne (le général Mohamed Médiene, ndlr), il doit certainement détenir des informations et des données, constituant des preuves contre le concerné». Il indiquera aussi que «l'Armée nationale populaire accompagne tous les efforts permettant à sortir de la crise que travers le pays. Et si cette institution détient un certains nombres de dossiers, Gaid Salah n'a pas négligé la justice, en rappelant dans son discours qu'elle est libre et devra se saisir de ces dossiers». Continuant dans la même lancée, Hassan Rabhi s'est exprimé sur les affaires de corruption. «Le discours de Gaid Salah a tranché. C'est à la justice que revient le traitement des dossiers auxquels il a fait référence. S'il existe aujourd'hui, au niveau des instances judiciaires, une affaire appelée Sonatrach, Khalifa, ou autre, la justice va trancher». Il a souligné notamment, que «le traitement des dossiers de corruption est une demande populaire et gouvernementale. Et Gaid Salah a répondu à l'appel du peuple, affichant son intention de lutter contre le phénomène de la corruption, et les lapidations des ressources du pays». Bédoui ne partira pas de sitôt S'exprimant sur les revendications du peuple, dont l'exigence du départ de Bédoui et de son staff, Hassan Rabhi a laissé entendre que le gouvernement refuse de céder à la pression populaire. Il expliquera à cet effet, que les membres du gouvernement avaient la ferme intention de répondre aux préoccupations des citoyens. «Il faut savoir que l'Exécutif est composé de compétences et de hauts cadres de l'Etat. Ils ont tous répondu à l'appel de la patrie», a-t-il mentionné. Selon lui, «les institutions de l'Etat doivent continuer à fonctionner, en dépit de la conjoncture actuelle. Paralyser les institutions étatiques aura un impact négatif sur l'économie du pays», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «on s'emploie à traiter les affaires urgentes. Et nous restons ouverts à toutes les initiatives et aux bonnes intentions pour sortir de cette crise». Défendant ses collègues qui se font expulser par les citoyens durant leurs visites de travail sur le terrain, Rabhi a indiqué que «nous sommes un gouvernement intérimaire, appelé à suivre les projets. Nous aussi, faisons partie du peuple et nous sommes venus avec une intention sincère». La police n'a reçu aucune instruction Interrogé sur la répression et la violence de la police à l'encontre des manifestants à Alger, le conférencier a tenu à démentir que les services de la sécurité soient instruits d'utiliser la violence contre les manifestants pacifiques. «La police fait partie de la population et partage les mêmes préoccupations. On assurera que les forces de sécurité et l'armée partageaient les mêmes préoccupations du citoyen, chose que confirme le discours du vice-ministre de la Défense». «Nous apprécions les marches pacifiques ayant permis à la population d'exprimer l'ambition du citoyen. Et nous, nous souhaitons qu'il fasse, lui aussi, l'effort nécessaire pour soutenir l'économie», a-t-il dit