Les membres de la Fondation Casbah, ont plaidé, mercredi à Alger, pour l'accélération du relogement des résidants de la Casbah en raison de la vétusté des bâtisses et par précaution de la survenue d'éventuels effondrements. Lors de leurs échanges avec la presse nationale sur les suites de l'effondrement de l'immeuble sis rue Tamglit à la basse Casbah, les membres de ladite Fondation ont appelé les pouvoirs publics à accélérer le relogement des habitants des vieilles bâtisses, douirette ou immeubles datant de l'époque coloniale, en vue d'éviter d'autres effondrements, qualifiant cette situation de préoccupante. Estimant que l'effondrement survenu il y a deux jours qui a coûté la vie à cinq (5) victimes appartenant à une même famille, était la conséquence d'une mauvaise estimation de la situation actuelle du secteur sauvegardé. Et d'enchaîner : «Toutes les politiques appliquées en matière de rénovation et de préservation de la Casbah ont prouvé leur échec». L'orateur a imputé la responsabilité de l'effondrement et de ses conséquences aux responsables de l'Administration, et du secteur de la Culture. Il a, dans ce contexte, critiqué la méthode superficielle en matière de prise en charge des bâtisses, à savoir, se limiter à la décoration au lieu d'une rénovation effective et focaliser sur la rénovation des façades des immeubles situés dans les grandes rues dans le cadre du Plan stratégique d'aménagement et d'urbanisme de la wilaya d'Alger. «L'APW devait prendre des mesures fermes à l'encontre des habitants ayant refusé d'évacuer l'immeuble, notamment après l'expertise technique qui a fait état de la précarité du site», a souligné M. Boughrara Ismail, un expert juridique et membre de la fondation. De son côté, le président adjoint de la fondation, Reda Amrani, a fait savoir que les habitants de la Casbah étaient menacés, mettant en garde contre d'éventuelles effondrements qui pourraient se produire à tout moment. Plusieurs bâtisses menaçant ruine à la rue Tamglit sont habités encore par des familles, à l'image des immeubles 12 et 13 où habite M. Harkat Fateh, qui a accusé la commune de la Casbah d'«avoir manipulé, il y a des années, les listes des familles relogées». M.Harkat a rappelé que les immeubles en question ont subi plusieurs opérations d'aménagement à l'intérieur et sur les terrasses, ce qui double le risque de leur effondrement. Pour sa part, Maatoub Mohamed, le plus ancien membre de la fondation, a attribué la dégradation de la Casbah à la disparition du métier de concierge, ainsi qu'à la transformation des rez-de-chaussée en locaux commerciaux et ateliers sans aucun contrôle.