Les partis de l'opposition semblent rongés par la routine. Celle de tenir cycliquement des rencontres de concertation, sans pour autant aboutir à une solution à la crise que connaît le pays depuis le 22 février dernier. Encore une fois, une énième rencontre de concertation s'est tenue jeudi à Alger, en présence des représentants des partis de l'opposition et de personnalités politiques. A l'ordre du jour, de cette rencontre, tenue au siège du Front de la justice et du développement (FJD) à Baba Hassen (Ouest d'Alger), «l'examen des derniers développements, notamment après les récentes interventions du Général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), l'évaluation du hirak populaire qui touche à sa 10e semaine, et la proposition de solutions de sortie de la crise politique que vit le pays». Dans son allocution d'ouverture, le président du FJD, Abdallah Djaballah, tout en affirmant qu' «il faut rester attaché aux revendications populaires jusqu'à leur satisfaction», a estimé que «les différentes forces du changement poursuivront leur appui au mouvement populaire et se dresseront en rempart face à toute tentative de le faire échouer, en veillant à semer l'espoir dans les rangs des manifestants jusqu'à la satisfaction des revendications». Les participants à la cette neuvième rencontre de concertation des «Forces du changement en faveur du choix du peuple» regroupant des partis de l'opposition, des syndicats et des personnalités nationales ont appelé à l'organisation d'une «rencontre nationale» afin de trouver une solution à la crise politique que traverse le pays. L'accent a été mis lors de cette rencontre sur la nécessité de «former une commission qui se chargera d'organiser une rencontre nationale des Forces du changement qui soit ouverte à tous les acteurs de la société, à l'exception des parties ayant été à l'origine de la crise actuelle, et ce afin de rechercher une solution qui puisse répondre aux revendications pacifiques du peuple», lit-on dans un communiqué sanctionnant la rencontre. Se disant ouverts à toute initiative pouvant contribuer à satisfaire les revendications populaires, les participants à cette rencontre ont réitéré leur attachement au dialogue en tant que principe à même de trouver une issue à cette situation. Ils ont salué, par la même occasion, l'appel au dialogue exprimé par l'Armée nationale populaire (ANP) dans son communiqué rendu public mercredi. Après avoir réitéré leur soutien au Hirak populaire et à la sauvegarde de la cohésion de l'élan populaire pacifique, les participants ont souligné l'impérative préservation de l'indépendance de la justice dans le traitement de tous les dossiers ainsi que le respect des règles de la justice, de l'impartialité et de l'équité. Ils ont également appelé à prendre des mesures «urgentes» pour récupérer l'argent public détourné et protéger la richesse populaire, mettant l'accent sur la nécessité d'informer l'opinion publique sur les poursuites judiciaires lancées dans les dossiers de corruption. Le pôle des «Forces du changement» regroupe plusieurs partis politiques de l'opposition tels que le Front pour la Justice et le développement (FJD), Talaie El-Houriyet, le mouvement El-Bina, al-Fajr al-Jadid, parti de la Liberté et de la justice (PLJ), le syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), et nombre de juristes et d'acteurs politiques.