Le chef d'état major de l'ANP, vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, entamera aujourd'hui, une visite à la 5e Région Militaire, à Constantine. Selon un communiqué du Ministère de la Défense Nationale diffusé hier, «Le Général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, Vice-ministre de la Défense Nationale, Chef d'Etat-major de l'Armée Nationale Populaire, effectuera du 29 au 30 avril 2019, une visite de travail et d'inspection en 5e Région Militaire, à Constantine». Il supervisera un exercice tactique avec munitions réelles, visant le contrôle de la 2e phase de la préparation au combat, et tiendra une réunion d'orientation avec les cadres et les personnels de la 5e Région Militaire, ajoute le Ministère. Lors de cette visite, Gaid Salah devrait se prononcer encore une fois, sur la situation politique actuelle. Les Algériens sont sortis en masse, pour le 10e vendredi consécutif, pour protester contre le pouvoir s'obstinant à faire la sourde oreille à leurs revendications. Gaid Salah, qui s'est positionné du côté du peuple, en a pris pour son grade, lors de la marche pacifique à Alger. Les manifestants lui reprochent de n'avoir pas tenu «ses promesses» envers le peuple. Le général du Corps d'Armée n'a, jusqu'à présent, pas répondu à plusieurs questions, et n'a pas tenu certaines de ses promesses. A commencer par l'application des Articles 7 et 8, en plus du 102 de la constitution, pour déchoir le désormais ex-président de la République. Le 3 avril, Abdelaziz Bouteflika annonce sa démission de son poste. Depuis, Gaid Salah ne parle plus dans ses messages, de l'application des articles 7 et 8, qui donnent les pleins pouvoirs au peuple de choisir ses institutions représentatives. Le peuple, de son côté, réclame toujours son droit d'exercer ses pouvoirs, vues les dispositions de ces deux articles. Il n'en démord pas et réclame le départ du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, de Nouredine Bédoui et son Exécutif, ainsi que l'installation d'une structure ad hoc pour diriger la transition politique. Le vice-ministre de la Défense ne cesse d'affirmer, que le seul salut permettant la sortie de la crise actuelle réside dans la voie constitutionnelle. Il tient à l'élection présidentielle prévue pour le 4 juillet prochain, largement récusée par les Algériens. «On refuse cette élection du 4 juillet. Comment des mafieux et des fraudeurs peuvent organiser des élections honnêtes ?», se sont interrogés des manifestants. Conspirateurs contre la nation Gaid Salah avait également fait part de réunions «suspectes» et de complots contre le pays et l'institution militaire, par des parties internes et étrangères, en vue de déstabiliser le pays. Il avait même assuré qu'il rendrait publics les noms des personnes concernées dans cette affaire de «complot». Jusqu'à présent, aucun nom n'a été révélé par le vice-ministre de la Défense. Exception faite, le 16 avril dernier, où il a chargé et menacé l'ex-patron du DRS, le général Toufik, en le désignant par son ancienne fonction. Dans son discours fait à la 4e région militaire à Ouargla, le Général de corps d'Armée a dit : «J'ai déjà évoqué lors de mon intervention du 30 mars 2019, les réunions suspectes qui se tiennent dans l'ombre, pour conspirer autour des revendications du peuple et afin d'entraver les solutions de l'Armée (…). Toutefois, ces parties, à leur tête l'ex-Chef du Département du Renseignement et de la Sécurité, ont tenté, en vain, de nier leur présence dans ces réunions, et d'induire en erreur l'opinion publique, et ce en dépit de l'existence de preuves irréfutables sur ces faits abjects». Gaid Salah avait menacé sans ménagement Mohamed Mediene de poursuites judiciaires. «Je lance à cette personne un dernier avertissement, et dans le cas où elle persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre», avait-il lancé. 12 jours après ce discours menaçant, l'ex-patron du DRS n'est toujours pas inquiété par la justice.