Plusieurs membres du comité exécutif national des wilayas du centre se rebellent et refusent d'assister à la réunion qui a été prévue hier, avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd. En effet, seulement 11 personnes – dont des membres du comité et cadres du secrétariat – se sont présentées hier, à la réunion prévue avec le patron de la centrale syndicale. Composé de 37 membres, ce comité fait partie des plus importants comités activant au sein de la maison du peuple. Il regroupe les wilayas suivantes : Alger, Blida, Tipaza, Boumerdès, Médéa, Bouira et Tizi Ouzou. Suite à cette rébellion, le SG de l'UGTA n'avait d'autre choix que de ne pas assister à cette rencontre. Ainsi, la réunion a été immédiatement annulée. Le mouvement populaire, qui fait vibrer le pays depuis le 22 février, a touché tous les secteurs, particulièrement celui des travailleurs syndicalistes. Durant ces deux derniers mois, les travailleurs ont scandé, par le biais de rassemblements, marches et grèves, le départ du patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, ainsi que toutes les personnes corrompues qu'ils l'entourent. Chaque semaine, des milliers de syndicalistes et de travailleurs affiliés à l'UGTA organisaient d'imposants rassemblements contre Abdelmadjid Sidi Saïd, devant le siège de la centrale syndicale à Alger. Les manifestants scandaient et brandissaient des slogans hostiles à Sidi Saïd, l'accusant d'être impliqué dans plusieurs affaires de corruption. «Sidi Saïd dégage !» ; «la centrale syndicale n'est pas à vendre !», «libérer l'UGTA !», répliquaient les manifestants visiblement en colère. Ils sont décidés de poursuivre leur mouvement jusqu'à la création d'un syndicat libre. Lors de leurs sorties, ils avaient traité leur représentant de «traître» et de «voleur». Les postures contradictoires du chef de l'UGTA ont créé de gros malaises dans les rangs des syndicalistes qui ne reconnaissent plus les directives de leur leader. Ces travailleurs syndicalistes sont déterminés à faire valoir leurs revendications et en dépit des obstacles qui entravent leur chemin. A cet effet, ils avaient assuré : «Les méthodes utilisées par le patron de l'UGTA et le pouvoir n'arriveront pas à nous détourer de notre mission.» Lors de la dernière marche organisée à l'occasion de la journée internationale des travailleurs, les protestataires sorties par centaines avaient été empêchés de battre le pavé jusqu'à la Grande-Poste. En effet, plusieurs centaines de policiers, déployés dès les premières heures de la journée, s'étaient dressés contre ces manifestants pour leur barrer l'accès à la rue Hassiba Ben Bouali. Les forces de sécurité avaient, a cet effet, réprimé plusieurs d'entre eux. Par l'utilisation de grenades à gaz lacrymogène et des coups de matraque, les représentants de l'ordre ont été impitoyables envers les manifestants. Néanmoins, malgré tous ces obstacles, les travailleurs-syndicalistes se disent déterminés à faire valoir leurs droits.