Le water-polo est une discipline harrassante et extrêmement exigeante de par son immense dépense d'énergie. La ville de Constantine qui, jadis, avait enfanté d'excellents nageurs, des poloistes de la dimension des pays de l'Est de l'Europe, vient de renaître de ses cendres. Une absence de plus de deux décennies et cette ville est restée muette en termes de jeu, un régal pour les yeux. Il faut que cette reprise plutôt inattendue la mette sur le dos d'un certain Nabil Rouabah ancien poloiste et ex-président de la ligue de Constantine de natation. Ce dernier, mordu du jeu à sept, avait réussi à injecter les moyens nécessaires pour que ce dérivé de la natation sorte de l'anonymat. Pari réussi puisqu'il vient de constituer des équipes de jeunes talents allant de la catégorie des U-13 à celle des U-16 dont certains ont représenté récemment l'Algérie au dernier championnat d'Afrique en Egypte. Cette participation a donné une quatrième place à notre pays derrière l'Egypte, l'Afrique du sud et le Zimbabwe. Cette jeune formation a obtenu la cerise sur le gâteau, réussissant par là même à balayer les formations de Tunisie et du Maroc. Cela dit, la ville de Constantine sera bientôt ce pôle dont rêvaient les fans de cette pratique sportive. Il faut dire que le waterpolo, une discipline harassante et extrêmement exigeante de par son immense dépense d'énergie, mérite tous les égards de la part des autorités compétentes sportives, et nécessite aussi l'infrastructure et un matériel appropriés à sa pratique. Nabil Rouabah : «Opter pour ceux qui ne réussissent pas en natation» Pour Nabil Rouabah, «notre vision est de développer cette discipline mais aussi de confirmer son épanouissement au sein de tout le pays, pas uniquement à Constantine. Mettre toutes les conditions nécessaires pour des jeunes qui n'ont pas eu l'opportunité de s'illustrer en natation. Ce sport s'inspire de situations complexes alors que c'est un régal pour les yeux. Comment évoluait cette pratique lorsqu'il était joueur ? il rétorque : «Les moyens matériels et infrastructurels étaient plus présents qu'aujourd'hui. Le waterpolo est une question de volonté de la part de ses acteurs, sinon il aurait été banni pour longtemps ; ce sont les anciens poloistes qui continuent à le sauvegarder en le tenant toujours debout». Il y a lieu de noter que les villes d'Alger et d'Oran qui avaient par le passé produit également les meilleurs poloistes des années 1970 et 80 n'ont gardé que le reflet de leur passé, ces villes et en l'absence de moyens infrastructurels ont préféré mettre les clefs sous le pallaisson, hélas…