Cette journée était une occasion de regrouper l'ensemble des acteurs et les cadres de la filière pour les sensibiliser sur la nécessité d'adapter les nouvelles techniques de ramassage et de cueillette de l'olive selon les normes internationales. L'Institut technologique moyen agronomique (ITMA) de Boukhalfa a abrité, hier, une journée d'information sur la filière oléicole durant laquelle les cadres de la filière ont mis l'accent sur l'adaptation d'une nouvelle stratégie de production de l'oliveraie qui répondra aux normes internationales et relèvera le défi qui est de hisser l'olive de la Kabylie sur le marché international. Organisée par la direction des services agricoles de la wilaya (DSA) en étroite collaboration avec le Conseil interprofessionnel de la filière oléicole de la wilaya et le Conseil national oléicole, cette journée était une occasion de regrouper l'ensemble des acteurs et les cadres de la filière (agriculteurs, oléiculteurs, les représentants du Conseil national oléicole, propriétaires des huileries) pour les sensibiliser sur la nécessité d'adapter les nouvelles techniques de ramassage et de cueillette de l'olive selon les normes internationales. A préciser que cette rencontre a vu la participation non seulement des acteurs de la filière oléicole de la wilaya de Tizi-Ouzou, mais aussi ceux des régions limitrophes, en l'occurrence Bouira, Boumerdès, Béjaïa. En effet, les différentes manifestations techniques et de sensibilisation dédiées à la promotion de l'oléiculture dans la wilaya de Tizi-Ouzou, initiées par la DSA, semblent avoir porté leurs fruits sur le terrain, puisque plusieurs initiatives ont été mises en place pour développer l'oléiculture en Kabylie. Dans ce sens, ils se sont félicités du fait que l'ITMA a été proposé par le Centre international d'oléiculture pour abriter un laboratoire et une salle de dégustation de l'olive. Une aubaine pour le développement de cette filière qui est le pilier de l'agriculture au niveau de la capitale de Djurdjura et en Kabylie en général. Une décision qui a été soutenue par l'Institut national d'arboriculture fruitière de la DSA, en collaboration avec le Conseil national oléicole. «L'ITMA est un acteur incontournable dans le développement de cette filière. D'ailleurs, des sessions de formation sont organisées au profit des cadres du secteur pour améliorer leur savoir-faire et leur expliquer les méthodes de ramassage et de cueillette des olives qui répondent aux normes internationales. Nous comptons que ce centre de formation sera bénéfique pour nos agriculteurs et nos oléiculteurs pour développer leur activité et augmenter leur rendement et surtout les encourager à pérenniser leur métier», ont affirmé les représentants de l'ITMA. Ainsi, il a été prévu la création d'un laboratoire d'analyse physico-chimique qui aura pour objectif d'analyser l'oliveraie et de renforcer les infrastructures pédagogiques par la mise en place d'une salle de dégustation conforme aux normes internationales. Améliorer la qualité Pour sa part, Samia Hadji, responsable de la filière oléicole au niveau de la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya, a indiqué que l'objectif de cette journée est d'améliorer la qualité de l'olive et augmenter la production oléicole au niveau local, mais aussi de relever le défi de la labellisation d'huile d'olive de la Kabylie. «Après l'achèvement de la campagne oléicole de l'année en cours, nous avons décidé de regrouper l'ensemble des acteurs de la filière pour discuter des insuffisances auxquelles fait face la filière». D'après elle, plusieurs anomalies sont constatées dans cette filière, notamment celle relative à la maîtrise de la taille de l'olivier, mais aussi l'usage des anciennes techniques qui demeurent présentes chez l'oléiculteur, que ce soit pour le ramassage des olives ou la cueillette. «Il est temps de sensibiliser les agriculteurs sur les nouvelles techniques pour améliorer leur production, que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif. Notre objectif est de trouver des solutions idoines pour mettre fin à ces insuffisances dans lesquelles patauge cette filière pendant la campagne oléicole». La même responsable a réitéré son appel auprès des agriculteurs et des oléiculteurs de s'organiser en association ou en coopérative pour labelliser l'huile d'olive de la région. «Nous avons eu une demande de labellisation au niveau de la localité de Bouzeguène et nous espérons que les autres communes suivent cette lancée». Cinq champs-écoles pour booster la filière Lors de son intervention, Abdelli Mourad, président du Conseil interprofessionnel de la filière, a insisté que la mission de leur conseil est de permettre aux agriculteurs et aux oléiculteurs de vivre dignement de leur activité et que cette filière soit leur gagne-pain à long terme. Il a mis en exergue le rôle de la formation pour booster la filière. A ce jour, 5 champs-écoles ont été mis en place pour faire une démonstration aux agriculteurs sur les techniques de la tailleuse et le suivi technique pour augmenter le rendement de l'oliveraie. Ces champs ont été choisis au niveau des localités de Boghni, Maatkas, Draâ-Ben-Khedda, Azazga et Makouda. «A défaut de bonnes pratiques de la taille, une oliveraie qui a une capacité de rendement de 4 à 5 quintaux a seulement 20 kg de rendement. Ce qui est totalement inférieur à la norme. Pour cela, à l'issue des journées de formation, nous avons sensibilisé les agriculteurs de veiller rigoureusement au respect de ces techniques de taille pour améliorer leur rendement, que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif. La taille de l'oliveraie joue un rôle important sur la quantité et la qualité du produit. Aujourd'hui, nous assistons à des saisons prometteuses une année sur deux, alors que le rendement devrait être enregistré chaque année, mais avec des quantités qui diffèrent d'une année à l'autre». Abdelli a révélé que les changements climatiques et le manque de pluviosité ces dernières années se sont répercutés négativement sur la production oléicole. Il a saisi cette occasion pour appeler les agriculteurs et les propriétaires d'huileries présents sur place à se rapprocher auprès des services de leur Conseil interprofessionnel de la filière oléicole pour bénéficier des formations accordées en leur faveur, dont l'objectif est de développer cette filière qui est une valeur ajoutée pour l'économie locale. Dans le même ordre d'idées, Abdelli a rassuré que des mesures d'encadrement sont mises en place pour améliorer le savoir-faire des agriculteurs de cette filière et de les mettre en diapason avec les nouvelles techniques appliquées au niveau international. Des séminaires internationaux sont prévus dans les prochains mois pour aborder l'ensemble des thématiques et les obstacles qui freinent le développement de cette filière au niveau local. Il s'agira aussi, pour arriver à améliorer ce secteur, d'assurer des formations sur les bonnes pratiques culturales, la taille de fructification et de régénération de la récolte, du stockage et de la production d'une huile de qualité (vierge et extra vierge). Pour les bonnes pratiques culturales, elles consistent, entre autres, en l'introduction de techniques de récolte qui bannissent le gaulage afin de préserver la production oléicole de l'année suivante, le stockage des olives dans des caisses et leur trituration dans les meilleurs délais afin de réduire la perte d'huile engendrée par un long stockage du fruit dans des sacs qui fait perdre jusqu'à 20% du rendement en huile. Aussi, faut-il rappeler que dans le cadre de l'encouragement de l'oléiculture dans la wilaya de Tizi Ouzou, la Direction locale des services agricoles (DSA) a préparé, avec l'avènement de la saison de plantation et de greffage, une campagne visant à épauler les agriculteurs dans leur mission en lançant un programme visant à ainsi promouvoir cette culture chère aux Kabyles, surtout que nous sommes à l'orée de l'aboutissement du processus de labellisation de l'huile d'olive de la région afin de lui permettre un meilleur cadre commercial et une meilleure promotion.