Des partisans d'un système fédéral en Libye ont annoncé jeudi la formation d'un "gouvernement local" qui devrait gérer "les affaires courantes de la région orientale de la Cyrénaïque". Au cours d'une conférence de presse à Ajdabiya (est), le chef du bureau exécutif de la Cyrénaïque, Abd Rabou al-Baraassi, a annoncé "la formation d'un cabinet de 24 ministres", précisant que leur action ne visait "pas une partition mais la construction de la Libye dans le cadre d'un système fédéral". M. Baraassi a en outre annoncé la création d'une "Force de défense de la Cyrénaïque" et la "division administrative de la région en quatre provinces". Néanmoins, selon des analystes libyens, une telle force ne pourrait pas s'imposer militairement dans la région, en particulier à Benghazi, chef-lieu de la Cyrénaïque où pullulent des milices puissantes, hostiles au fédéralisme. "Cette annonce (d'un gouvernement) a été faite d'une façon unilatérale et n'aura pas d'écho", a estimé un analyste, Souleimane Al-Allagui, cité par des agences. L'autonomie de la Cyrénaïque a été proclamée à plusieurs reprises depuis 2012, provoquant la colère du pouvoir central à Tripoli, mais sans que ce mouvement ne soit suivi de mesures concrètes. Les partisans du fédéralisme affirment agir sur la base de la Constitution de 1951 qui divisait le pays en trois régions administratives historiques : la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud) avant la suppression du système fédéral en 1963. En mars 2012, ils avaient annoncé la création du "Conseil intérimaire de la Cyrénaïque" présidé par cheikh Ahmed Zoubaïr al-Sénoussi, cousin de l'ancien roi Idriss al-Sénoussi renversé par l'ancien dirigeant Maammar El Gueddafi en 1969, suscitant des craintes d'une partition du pays.