Incarcérée depuis le 9 du mois en cours à la prison de Blida, Mme Hanoune a reçu hier la visite de ses avocats, Me Mokrane Ait Larbi, Me Boudjemaa Ghechir, Me Fatiha Chellouch et Me Rachid Khan. La chambre d'accusation près le tribunal militaire de Blida étudiera le 20 mai prochain, la demande de mise en liberté provisoire de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. Incarcérée depuis le 9 du mois en cours à la prison de Blida, après avoir été entendue dans le cadre de l'affaire de Saïd Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag, poursuivis pour «atteinte à l'autorité de l'Armée et complot contre l'autorité de l'Etat», Mme Hanoune a reçu hier la visite de ses avocats, Me Mokrane Ait Larbi, Me Boudjemaa Ghechir, Me Fatiha Chellouch et Me Rachid Khan. Dans un communiqué rendu public à l'issue de cette première visite, le PT explique que sa secrétaire générale a fait appel au lendemain de son arrestation. «Le collectif des avocats nous a informé que Louisa Hanoune a fait appel, 24 heures après son arrestation, de la décision du juge d'instruction de sa mise en détention provisoire. L'appel sera examiné lors de l'audience programmée pour lundi 20 mai», précise le PT. Malgré son incarcération, Mme Hanoune tient bon et n'est pas affectée. Elle, qui a déjà goûté à la prison, à l'âge de 29 ans sous le régime du parti unique. C'est aussi parce' qu'elle n'a, selon ses avocats, rien à se reprocher dans cette affaire. D'après le collectif des avocats de la défense, «elle avait un très bon moral et affichait une grande sérénité, car elle n'a absolument rien à se reprocher sur ses actions et ses activités, aussi bien comme responsable politique que comme citoyenne». Louisa Hanoune, informée des différentes prises de position contre son incarcération, a tenu à saluer et remercier les partis politiques, les organisations syndicales, les responsables politiques et syndicaux, les personnalités nationales, les avocats, les journalistes, les étudiants, ainsi que toutes les citoyennes et citoyens qui lui ont manifesté leur solidarité, et ont appelé à sa libération. La SG du PT a, selon la même source, «salué le Comité national pour sa libération qui s'est constitué hier ( samedi, Ndlr) au siège national du PT, et la campagne internationale que mène l'Entente internationale des travailleurs et des peuples». Le SPBP du parti a, tout en renouvelant son appel pour «la multiplication et l'intensification de la campagne», indiqué qu'il organisera des déplacements quotidiens de militants avec tous les amis qui le souhaiteront, au tribunal militaire jusqu'à la libération de Louisa Hanoune. «Pour nous, défendre Louisa Hanoune, c'est défendre les libertés de tout le peuple algérien», écrit le PT. Une vague d'indignation a suivi son incarcération, avec des réactions de plusieurs acteurs politiques, personnalités et partis, ayant appelé à sa libération immédiate. La mobilisation a même dépassé les frontières de l'Algérie. Ainsi, des syndicats et confédérations de travailleurs de différents pays et membres de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples, dont Louisa Hanoune est coordinatrice, ont exprimé leur solidarité, et appelé les autorités à sa libération. Après une rencontre, samedi au siège du PT, un comité national pour la libération de Louisa Hanoune a créé. Sur le plan interne, le PT, en l'absence de sa première dame, s'est mis en état d'alerte. C'est la mobilisation des troupes. Dans une note urgente aux membres du Comité central, le PT explique avoir pris la mesure de «convoquer respectivement le Secrétariat du Bureau politique et le Bureau politique, pour décider de la tenue du Comité central, afin d'engager toutes les forces du parti pour obtenir la libération de notre SG, Louisa Hanoune». La pétition adoptée par le Comité «est un instrument pour mener une vaste campagne dans les 48 wilayas du pays, en commençant par mettre en place des comités de wilayas qui discuteront sur les formes d'action à dégager», a-t-on détaillé dans la même note.