Les habitants de la wilaya de Bordj Bou Arreridj sont sortis hier, pour le 13e vendredi consécutif pour réclamer des changements radicaux dans le pays. Ces habitants, qui ont été les premiers à exiger le renoncement de l'ancien président de la République à un 5e mandat, maintiennent la pression pour le départ de tout le système qu'il a créé. Les contestataires ne se sont pas contentés de marcher pour clamer leurs revendications, qui s'étalent aussi à l'instauration d'une justice indépendante, à la dénonciation de toute ingérence étrangère et au renforcement de l'unité nationale. Ils se sont d'abord regroupés devant ce qu'ils appellent le palais du peuple. Ils étaient par milliers à occuper la place de l'ex-souk El Fellah. La place qui était noire de monde était comme une démonstration de force de la détermination de la population à atteindre ses objectifs. De toute évidence, le moment crucial de la manifestation a été l'affichage du tifo de la semaine, qui est au demeurant très attendu, même par les observateurs nationaux. Le tifo qui a été accueilli par les applaudissements et les cris des manifestants, a collé aux slogans scandés par ces derniers. Histoire, unité et pays étaient inscrits sur l'affiche. C'était comme si les concepteurs du message voulaient faire appel au premier élément pour cimenter les deux autres. En effet, les fondements qui réunissent les algériens ne manquent pas. On peut leur ajouter leur désir de liberté et de changement. Ni la chaleur accablante qui a frappé la wilaya, ni le jeûne ne les ont empêchés pour autant de rester debout, pour crier leur envie de bâtir une 2e république, avant de sillonner les principales artères du chef lieu pour manifester cette volonté. Les évènements que le pays a connus étaient également présents dans la manifestation. Les marcheurs veulent une concrétisation de la lutte contre la corruption. Ils rejettent les élections du 04 juillet prochain. Ils refusent surtout toute instrumentalisation de la justice, même s'ils ont rappelé l'unité entre le peuple et l'armée. Les manifestants ont souligné que le ramadhan ne va pas freiner leur ardeur, promettant de revenir la nuit pour poursuivre leur mouvement.