L'appel des trois personnalités, Ahmed Taleb Ibrahimi, Rachid Benyelles et Ali Yahia Abdenour à l'ANP pour ouvrir un dialogue avec des figures représentatives du mouvement populaire, a été favorablement accueilli par des partis politiques et des personnalités nationales. En effet, le président du parti Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, s'est montré favorable, hier à cet appel, le qualifiant de voie la plus sûre et la moins coûteuse pour notre pays. «La gravité de la crise de régime actuelle autant que l'urgence de son règlement, exigent la contribution de toutes les forces patriotiques soucieuses d'éviter à l'Etat national un surcroît de fragilité, et au pays davantage d'instabilité et d'incertitude», écrit Benflis, dans un communiqué rendu public hier. «L'appel pour un règlement consensuel de la crise (…) s'inscrit clairement dans cette perspective», estime-t-il. Car, pour l'ex-candidat à l'élection présidentielle de 2014, «leur parcours est fait de devoirs qu'ils ont toujours assumés, et de sacrifices qu'ils n'ont jamais hésité à consentir». Cet appel mérite à ses yeux, «l'écoute attentive et la réflexion sereine, et définit le cadre d'un règlement de la crise qui reste à notre portée». «Il indique avec sagesse et lucidité, la voie à emprunter pour parvenir à un règlement rapide et définitif de la crise actuelle», juge-t-il encore, relevant que «cette voie est la plus sûre et la moins coûteuse pour notre pays». Pour le président de Talaie Hourriyet, l'impératif du dialogue est au cœur de cet appel. «Il est le plus indiqué pour épargner au pays l'entrée dans la spirale sans fin de l'instabilité et des tensions», affirme-t-il. Dans le même ordre d'idées, le président de Jil Jadid, Djilali Soufiane, estime que le but de l'appel est de «trouver au plus vite une solution politique consensuelle, en mesure de répondre aux aspirations populaires légitimes, qui s'expriment quotidiennement depuis bientôt trois mois». Notant que l'Institution militaire est «au devant de la scène», Djilali Soufiane estime que «c'est elle qui détient les clés de la République». Et maintenant, ajoute-t-il, «c'est à elle d'accompagner le peuple vers les solutions exposées». Selon lui, «il est temps que tous les acteurs de la société, partis politiques, syndicats, associations, universitaires, se concertent entre eux sur la base des revendications légitimes de la rue algérienne, et les remettre au pouvoir qui doit accepter les revendications du peuple». L'avocat, Mostepha Bouchachi, a estimé pour sa part, que cette initiative est une bonne chose, du moment qu'elle répond aux attentes du Hirak et de la classe politique. «Le pays a besoin d'une vrai période de transition», a-t-il déclaré. Dans une déclaration à TSA, le président du parti Adala, Abdellah Djaballah, a affirmé qu'«au sein du mouvement, les Forces du changement, toutes ces questions ont été abordées et que le mouvement a appelé l'institution militaire à aider à la concrétisation de la solution qui répond à ce que le peuple exige». Il faut systématiquement pour lui, «passer par le dialogue». Et partant, «reporter l'élection présidentielle et ouvrir donc le dialogue avec les partis et les syndicats qui sont aux côtés du peuple». Pour sa part, le président du RCD, Mohcine Belabbes, est resté réticent quant au dialogue avec l'Armée, estimant que «les militaires ne peuvent dialoguer directement avec l'opposition», avant de rappeler que «l'une des demandes de l'opposition est que les militaires s'occupent des questions sécuritaires». Il nuance toutefois ses propos rapportés par TSA, en affirmant qu'«il y a un moyen de trouver des canaux pour entamer un dialogue». «Les militaires peuvent être représentés par des civils. Tôt ou tard, il faudra dialoguer», tranche-t-il.