Dans son examen de la situation du pays, le bureau politique du parti Talaie El Hourriyet estime que la mise en œuvre intégrale et exclusive de l'article 102 de la Constitution a mené à une «impasse politique et constitutionnelle, parce qu'en dehors de la démission du président de République, tout le reste de son dispositif entre en conflit frontal avec les revendications légitimes de la révolution démocratique en marche». Ainsi, l'application des articles 7 et 8 combinés à l'article 102 constitue «la meilleure solution pour une sortie de l'impasse actuelle». Dans son communiqué, le parti de Benflis «se félicite» de «l'engagement de l'institution militaire à apporter son soutien à un règlement qui‘‘garantit la satisfaction de toutes les revendications légitimes'' du peuple algérien et acceptable pour tous». Ceci et de noter que «l'institution militaire peut aider à parvenir à cette solution, comme l'exige son devoir patriotique et le sens élevé qu'elle a de ses responsabilités». Pour Benflis, l'institution militaire est sollicitée pour qu'elle remplisse une mission de «facilitation, d'accompagnement, de garantie et de protection de la solution de la crise». Le communiqué du parti de Benflis ne fait aucunement référence à la revendication populaire scandée vendredi dernier et appelant au départ du chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah. Le communiqué fustige, cependant, «le pouvoir politique, encore en place, qui s'entête à imposer sa solution qui consiste à gérer lui-même la transition en maintenant en poste des responsables que le peuple a rejetés». Le communiqué poursuit encore sa diatribe à l'adresse de ce «pouvoir politique» qui s'obstine à maintenir la tenue de l'élection présidentielle. Qui est visé par «pouvoir politique» ? Gaïd Salah, qui soutient l'option de l'élection de juillet prochain, ou bien seulement les hommes du Président déchu ? Le communiqué de Talaie El Hourriyet ne parle que des «3B». Il note que la «révolution populaire qui a permis la chute de l'architecte du régime politique autoritaire… suivie par celle d'un fidèle parmi les fidèles en la personne du président du Conseil constitutionnel, n'a pas entraîné la fin du régime». «Des figures emblématiques de ce régime sont toujours à la tête des principales institutions constitutionnelles, en l'occurrence la présidence de l'Etat, l'Assemblée populaire nationale et le gouvernement». Ces personnalités, note le même communiqué, sont «totalement disqualifiées pour mener le changement radical que demande le peuple». Le bureau politique de Talaie El Hourriyet se dit «scandalisé par l'attitude et les manœuvres de ceux qui s'accrochent au pouvoir, ignorant volontairement le message du peuple qui exige leur départ». Le parti de Benflis a qualifié les dernières consultations menées par Bensalah de «diversion pour sauver ce qui peut l'être du régime politique en place». Et de préconiser le remplacement des personnalités décriées par le peuple, par des personnalités consensuelles pouvant mener de vraies consultations. Par ailleurs, le bureau politique de Talaie El Hourriyet a relevé «avec satisfaction que la justice s'attaque aux barrières de l'immunité et de l'impunité derrière lesquelles s'abritait la grande criminalité économique et financière depuis longtemps». Mais, dit-il dans son communiqué rendu public hier, la justice se doit «d'agir sans laisser le moindre doute sur son impartialité en ayant pour seul guide la primauté de la loi et l'égalité de tous devant elle». Le parti de Ali Benflis considère que dans cette entreprise, «la transparence, dans les limites permises par la loi, est un impératif catégorique pour convaincre l'opinion publique que l'action en cours n'a rien de commun avec les opérations «mains propres» éphémères, traumatisantes, que notre pays a connues par le passé».