Le 72e Festival de Cannes qui a vécu du 14 au 25 mai courant a pris fin samedi soir sur la croisette en décernant la Palme d'or au thriller «Parasite» du sud-coréen Bong Joon-ho. «Nous avons tous été fascinés par ce film, et cette fascination a continué à croître au fil des jours», a déclaré samedi soir, lors de la soirée de clôture du 72e festival du cinéma de Cannes (France), le président du jury Alejandro Gonzalez Iñarritu qui fera remarquer que la quasi-totalité des autres récompenses sont allées aux nouveaux venus en compétition. En effet, sur huit cinéastes qui n'avaient jamais participé à cette compétition, quatre ont été distingués. La première est la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop pour son premier film «Atlantique». La seconde est l'Autrichienne Jessica Hausner pour son film Little Joe. La troisième est la réalisatrice et scénariste française Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu, et enfin ce sont les réalisateurs français Ladj Ly pour son film Les Misérables ex-æquo avec les réalisateurs brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles pour leur film Bacurau à avoir été récompensés. Pour ce qui est de la Palme d'or, revenue donc au sud-coréen Bong Joon-ho pour son long métrage Parasite, c'est une grande victoire pour le cinéma sud-coréen qui vient quelque part rendre justice à son compatriote Lee Chang-Dong dont le film Burning, grand favori de la compétition l'an passé, est reparti bredouille. A noter aussi que pour une fois, la critique et le jury se sont accordés sur la Palme d'or. Parasite, septième long métrage de Bong Joon ho, l'un des cinéastes les plus prometteurs de la nouvelle vague de réalisateurs sud-coréens, est une œuvre puissante et originale «alliant une grande maîtrise formelle à une dénonciation sans concession des inégalités sociales dans un pays livré aux puissances de l'argent et à l'influence américaine». Nouvelle déception pour Almodavar Par ailleurs, la déception était grande pour Pedro Almodovar, qui échoue pour la sixième fois à remporter la Palme d'or d'autant plus que son dernier film «Douleur et gloire», son long métrage le plus personnel, décrit par la critique comme «d'une beauté et d'une profondeur saisissante». A la place d'Almodavar, c'est son double à l'écran, Antonio Banderas, qui a été récompensé du Prix d'interprétation masculine. L'acteur a d'ailleurs dit «ressentir un peu d'amertume car j'aurais aimé que Pedro soit parmi les primés». En outre, le palmarès de cette édition attribue le Prix du jury ex-æquo aux films Les Misérables du réalisateur français Ladj Ly et Bacurau des réalisateurs brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. Le Prix de la mise en scène est revenu au drame franco-belge Le jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Le Prix d'interprétation féminine a été décerné à la talentueuse et très distinguée Emily Beecham pour son interprétation dans le drame de science-fiction Little Joe de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner. Le Prix du scénario a été attribué à Portrait de la jeune fille en feu, drame historique réalisé par la française Céline Sciamma. Le prix Mention spéciale du jury est revenu à la comédie dramatique franco-palestinienne It Must Be Heaven d'Elia Suleiman. La Caméra d'or a été décernée à Nuestras madres du réalisateur guatémaltèque Cesar Diaz. La Palme d'or du court métrage est revenue à La distance entre le ciel et nous du réalisateur grec Vasilis Kekatos. Quant au prix Mention spéciale du court métrage, il a été attribué à Monstruo Dios de la réalisatrice argentine Agustina San Martín. Aucun prix pour l'Algérie En outre, aucun prix n'a été décerné aux deux films algériens en compétition. Papicha (en compétition dans la section Un certain regard), premier long métrage de Mounia Meddour, fille du défunt réalisateur Azzedine Medour et le long métrage de fiction Abou Leila, dernière production du réalisateur algérien Amine Sidi Boumediene, retenu en compétition de la 58e Semaine de la critique, une section parallèle du 72e Festival de Cannes ont toutefois reçu des encouragements de grands moments d'applaudissements lors de leur projection.