Lors de la cérémonie de clôture de cette édition, le prix le plus convoité a été attribué au réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho pour son film "Parasite". Le samedi soir, Cannes est tenue en haleine et suspendue aux lèvres de ceux qui allaient annoncer le palmarès de la 72e édition de l'une des plus prestigieuses manifestations cinématographiques au monde. Ainsi, la délivrance est venue par la bouche du président du jury, le Mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu. Le prix le plus convoité a été attribué au réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho pour son Parasite. C'est Catherine Deneuve qui lui a remis le trophée. En quelques mots, le palmarès est allé dans le sens de l'air du temps. Les femmes, l'Afrique et l'engagement social ont été célébrés. Après divers pronostics, le choix du jury est allé dans le sens des impressions des festivaliers tout comme il a un peu surpris. D'aucuns n'ont pas discuté l'attribution de la Palme d'Or, plusieurs ont été soulagés pour le Prix d'interprétation masculine d'Antonio Banderas, dans Douleur et Gloire de Pedro Almodovar qui a, une fois de plus, raté l'occasion de recevoir la Palme. C'est la grâce d'Almodovar qui a été célébrée à travers ce prix. D'ailleurs le lauréat a fait éloge de son mentor et compatriote. Malgré le militantisme en faveur du cinéma féminin, la Palme est restée masculine. Mais une certaine satisfaction aussi a été ressentie de voir plusieurs femmes, dont une Franco-Africaine, récompensées. Pendant que le Prix du scénario est attribué à Céline Sciamma pour son Portrait de la jeune fille en feu, qui a marqué les festivaliers, le Grand prix du jury a été décerné à la Franco-Sénégalaise Mati Diop pour Atlantique. Même si le film n'est pas à la hauteur de ceux qui sont faits par les recalés comme Terrence Malick, Ken Loach et Almodovar, il n'en demeure pas moins que cette célébration est méritée. Cela est d'autant plus vrai quand on connaît la difficulté à faire du cinéma en Afrique. À travers elle, outre la qualité du film où émerge une voix féminine, amplifie le regard interne et dessine les contours du cinéma africain de demain, ce sont les efforts de tout un continent qui sont encouragés. Le Prix du jury, quant à lui, a été partagé entre Les Misérables, du Français Ladj Ly et Bacurau du Brésilien Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. Le premier décrit les rapports conflictuels des habitants du quartier 93 avec des policiers de la brigade anti-criminalité, alors que le deuxième plonge le spectateur dans l'arrière-pays brésilien. Les surprises du jury résident surtout dans le prix de la mise en scène pour Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Le Jeune Ahmed et la mention spéciale à Elia Suleiman pour It must be heaven. Tandis que la première distinction laisse perplexe, la deuxième peut s'expliquer par le poids du contexte politique du film. Après Chronique d'une disparition, prix du meilleur premier film à la Mostra de Venise (1996), L'intervention divine, prix du Jury à Cannes (2002), Le Temps qu'il reste, sélection officielle à Cannes (2009), Elia Suleiman revient avec un film qui livre un regard palestinien sur le monde, et toujours avec une touche burlesque et une pointe d'humour noir. La fin de la cérémonie a été suivie par une fièvre du samedi soir qui s'est emparé de la Croisette. Les festivaliers encore présents, après avoir cherché inlassablement les billets d'entrée en salle, se sont lancés éperdument dans la quête des sésames menant aux fièvres des soirées. Ainsi s'est clôturée la 72e édition du Festival de Cannes. Dès dimanche la Croisette retrouvera son calme en attendant le rush estival.