«Un harag (migrant clandestin) de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès, est décédé avant-hier, alors qu'il se trouvait en Grèce, au sud de l'Europe», apprend-on de source bien informée. Le jeune Hicham M., la trentaine, qui se trouvait en situation irrégulière dans ce pays pour rejoindre l'Europe du Nord, avait pris le large au péril de sa vie depuis quelques années, en compagnie de plusieurs autres jeunes qui fuient le pays pour un avenir meilleur, ailleurs. Sa famille, sous le choc, appelle à rapatrier son corps. Le drame des harragas continue même après qu'ils décèdent, car les procédures de rapatriement sont longues, surtout sans papiers. Récemment, un harrag de Boumerdès, qui est revenu après avoir passé un séjour irrégulier, a fait éclater le drame d'une vingtaine de harragas disparus depuis octobre 2017, et qui n'ont pas donné de signe de vie. Selon ce harrag, ces migrants se trouvent dans des prisons en Tunisie. Ce qui a déclenché la colère de leurs familles, qui ne cessent depuis d'observer des sit-in devant le ministère des affaires étrangères pour leur rapatriement. En 2018, leurs familles, femmes, hommes, enfants, avaient organisé plusieurs marches, notamment au centre-ville de Dellys, pour réclamer leurs enfants disparus en mer. Les autorités du pays sont inaudibles. Drah Ahmed, un jeune adolescent de 17 ans originaire des Issers, n'a pas donné signe de vie depuis le 04 décembre 2018. Son neveu nous dira qu'il a pris le large à partir des côtes de Tigzirt.