Le dialogue auquel a appelé le général de corps d'armée, chef de l'état-major de l'ANP, ne doit pas, selon lui, déboucher à une autre solution à la crise en dehors du cadre constitutionnel. Ahmed Gaïd Salah insiste malgré tous les refus et les manifestations populaires, qui plaident en faveur d'une période de transition sans les symboles du régime, sur la voie dictée dans la Constitution, pour parvenir le plutôt possible à organiser des élections présidentielles. «Ce dialogue doit œuvrer à rechercher tous les moyens permettant de rester dans le cadre de la légitimité constitutionnelle, dans l'impératif de revenir au plus tôt aux urnes, afin d'élire un président de la République conformément à la volonté populaire souveraine», a expliqué le vice-ministre de la Défense, dans son allocution prononcée mardi, devant les cadres et personnels militaires de la 6e Région militaire, à Tamanrasset. Gaïd Salah ne fait, en effet, que rajouter un détail à l'appel au dialogue, «unique voie pour résoudre la crise que vit notre pays» à ses yeux. Et pour cause, certains pourraient bien comprendre que le fait d'avoir accepté d'ouvrir le dialogue, signifierait que toutes les questions seront posées. Ce n'est pas le cas, semble-t-il, puisque le général de corps d'armée, en insistant sur la finalité de cette démarche qui doit rester dans le cadre de la légitimité constitutionnelle, il ferme la porte à tous les autres scénarios, notamment une quelconque période de transition «aux conséquences incertaines», avait-il averti. D'ailleurs, Gaïd Salah n'a pas manqué de tirer sur ceux qui cherchent à faire perdurer la crise. «Ceux qui tendent à exacerber la situation et faire perdurer cette crise, sont ceux-là mêmes qui œuvrent sciemment à répandre continuellement les rumeurs, les informations erronées et les mensonges, à travers de nombreux médias», a-t-il critiqué. Ceux-là même «ne peuvent en aucun cas contribuer à créer un climat d'entente mutuelle propice, voire un dialogue calme et serein, et cela induit que ceux qui recourent à de telles pratiques sont contre le dialogue sérieux et pondéré», a ajouté le chef de l'Etat-major de l'ANP, sans pour autant désigner de cibles. «Entraves» ! Mais, ce qui est sûr, c'est que les objectifs de ces «instigateurs», accuse Gaïd salah, «ne sont nullement innocents». «Ils empruntent délibérément cette voie, même s'il était en leur capacité d'acquérir davantage de crédibilité, en mettant l'accent sur la transmission des faits réels, au lieu de s'adonner à la désinformation de l'opinion publique par des mensonges et des scénarios fabriqués de toutes pièces et erronés, qu'ils imputent à des personnalités et des centres de décision», a encore enfoncé le général de corps d'armée, qui parle de «plans étudiés et élaborés avec une grande ruse, afin de discréditer tout acte visant l'apaisement de la population, et la recherche de solutions idoines à la crise actuelle que traverse le pays». Leur but évident, a-t-il dénoncé, «étant d'entraver toute solution, et obstruer toute bonne démarche nationale de dialogue et de concertation entre les différentes parties». Ahmed Gaïd Salah n'a pas de doute que ces individus et parties «agissent selon la logique de la bande». Enfin, et pour leur faire barrage, le général de corps d'armée sollicite l'adhésion et le soutien du peuple. «Afin de mettre en échec toutes ces entreprises non constructives et décourageantes, le peuple algérien doit avancer aujourd'hui, aux côtés de son Armée». L'appelant à relever tous les défis, et faisant preuve d'une loyauté totale à la Nation, Ahmed Gaïd Salah estime que cette loyauté «requiert la mobilisation de tous, chacun dans son domaine de compétences et dans la limite de ses responsabilités, notamment dans le secteur de l'information à travers toutes ses branches au service de l'Algérie, car l'information se doit d'être le miroir qui reflète les revendications réelles du peuple algérien».