Le directeur du Centre d'émission de documents biométriques a, pour sa part, évoqué une directive de 2015, qui permet l'obtention d'un second passeport dans des cas exceptionnels, sans déposer de nouveau dossier. Le tribunal rendra son verdict dans l'affaire Ali Haddad le 17 juin prochain. Après le report de son procès le 20 mai dernier, Ali Haddad s'est présenté hier, devant le tribunal de Bir Mourad Raïs. Accusé d'obtention «illégale» de deux passeports, le patron de l'ETRHB est arrivé vers 11 au tribunal. C'est dans une salle archicomble, que M. Haddad a comparu. Répondant aux questions du juge, l'ancien président du FCE a déclaré avoir sollicité l'ancien premier ministre, Abdelmalek Sellal, afin d'avoir un deuxième passeport pour des raisons professionnelles. Le directeur du Centre d'émission de documents biométriques a, pour sa part, évoqué une directive de 2015, qui permet l'obtention d'un second passeport dans des cas exceptionnels, sans déposer de nouveau dossier. A cet effet, il a affirmé avoir «délivré le deuxième passeport à Ali Haddad sur instruction de l'ancien ministre de l'intérieur, Noureddine Bedoui». Dans cet alignement des faits, le Parquet requiert une peine de 18 mois de prison ferme, assortie de 100 000 dinars d'amende à l'encontre d'Ali Haddad. Les avocats de la défense ont ensuite plaidé l'innocence de leur client, affirmant que 18 mille Algériens possèdent deux passeports, selon les statistiques du centre biométrique. Le même collectif dirigé par Me Khaled Bourayou, estime que «Haddad est une victime». Et d'ajouter qu'«il n'y a aucune preuve de la falsification du passeport par Haddad». Le collectif a également indiqué que «Ali Haddad est une personnalité publique, qui emploie plus de 10.000 travailleurs algériens. Ce n'est pas un délinquant. Il a obtenu son deuxième passeport d'une façon légale». «Il a demandé un deuxième passeport pour des raisons professionnelles et pour servir l'économie du pays, et non pas pour des intérêts personnels». Pour terminer les plaidoiries, Maître Samia Abrous, qui a collaboré avec M. Haddad par le passé, a déploré la campagne de diabolisation médiatique autour du chef d'entreprise. Elle a rappelé que c'est un homme travailleur et infatigable, dont l'intérêt de son entreprise et de ses salariés ont toujours été sa principale préoccupation. En outre, c'est dans une ambiance tendue et chargée d'émotion, que le juge a annoncé que «le verdict final sera rendu le 17 juin prochain». Une annonce qui a résonné dans la salle comme un tonnerre, laissant la famille et les proches en larmes. La jeune fille de M. Haddad, qui voulait prendre son père dans les bras, a été empêchée par les policiers qui formaient un cordon autour du prévenu. Pour rappel, l'ancien président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, est accusé, rappelons-le, de faux et usage de faux et détention de deux passeports et deux permis de conduire. Il avait été arrêté, le 31 mars dernier, à Oum Taboul, alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays pour la Tunisie. Depuis, il a été placé en détention provisoire à l'établissement pénitentiaire d'El Harrach.