«Reggane mon amour», un cycle cinématographique dédié à la mémoire des victimes des essais nucléaires de l'armée française, effectués dans une partie du Sahara algérien, s'est tenu de lundi à mercredi à la salle Ibn Zeydoun à Alger. Cette manifestation de trois jours, organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), comprend la projection de deux films documentaires inédits, en l'occurrence Vent de sable et Gerboise bleue, ainsi que des conférences débats qui seront animées par leurs réalisateurs. La soirée d'ouverture du cycle a vu la projection du film documentaire Vent de sable de Larbi Benchiha, qui remémore les faits, à travers des témoignages de vétérans français des essais nucléaires et de représentants de la population locale ayant vécu l'explosion de la bombe atomique le 13 février 1960. Durant près d'une heure, les personnes interviewées racontaient avec tristesse et amertume les événements vécus ainsi que les séquelles apparues des années après sur leur état de santé. Ils ont tous appelé à une indemnisation et surtout à une reconnaissance de la part de la France. D'autres spécialistes et experts scientifiques ont réclamé les plans des zones contaminées afin de parvenir à les baliser et réduire les risques de radiation. Le réalisateur Benchiha a indiqué à la presse que ce film «représente une contribution toute modeste à l'écriture de l'histoire qui lie l'Algérie et la France», ajoutant que son devoir de documentariste l'appelle à participer à la mémoire. «De tels films vont rester pour les générations à venir», a-t-il dit, soulignant, par ailleurs, qu'il n'a appris que la France a procédé à des essais nucléaires dans le Sud algérien que durant les années 1990. Pour sa part, le directeur de l'AARC, M. Mustapha Orif, a indiqué que cette manifestation permettra de «rappeler cet événement historique douloureux qu'a vécu une partie du Sud algérien». «A travers les projections prévues, nous essayerons de montrer ce qu'étaient les essais nucléaires et leurs séquelles sur les populations», a-t-il indiqué, ajoutant que l'explosion de la bombe atomique à Reggane «reste un moment très douloureux de l'histoire algérienne dont il faut se souvenir».