Rabah Madjer est l'un des ambassadeurs de cette CAN 2019 en tant que légende du football africain. L'ancienne gloire du football algérien explique à cafonline.com se réjouir d'être présent en Egypte et dit espérer voir les Fennecs remporter le titre final. Quelles sont vos impressions sur cette 32e Coupe d'Afrique des Nations Total 2019 ? La cérémonie d'ouverture a été excellente ! Nos frères égyptiens savent très bien ce qu'ils font sur un tel événement organisé en si peu de temps. Les grandes équipes comme le Cameroun, Nigeria, Algérie, Tunisie, Maroc, Sénégal ou Côte d'Ivoire sont là. La concurrence sera rude face à l'Egypte qui veut gagner le trophée à domicile. C'est aussi la première CAN qui se joue à 24 équipes, entre juin et juillet. C'est une bonne chose de donner l'opportunité à des pays comme Madagascar de se qualifier et cette équipe prouve actuellement sa valeur. Il y a aussi le Burundi et la Mauritanie. Le seul inconvénient, c'est la chaleur, qui va poser des problèmes à certaines équipes avec l'accumulation des matches, notamment les équipes maghrébines. Notre ennemi, c'est toujours la chaleur. Nous ne sommes jamais parvenus à nous imposer en dehors de chez nous. En tant que légende, vous êtes l'un des ambassadeurs de cette CAN 2019. Qu'est-ce que cela représente pour vous ? C'est un honneur et une fierté. On ne nous oublie pas et c'est une bonne chose. Quand on a tout donné pour le football africain dans sa carrière, c'est une reconnaissance de la part de la CAF et du président Ahmad et j'espère qu'il va continuer le bon travail en cours. Comment analysez-vous l'évolution du football africain depuis l'époque où vous étiez sur le terrain ? Avant, les sélections africaines étaient composées de joueurs formés localement car ils n'avaient pas la possibilité de jouer en Europe. C'était la force des équipes nationales dans les années 1970 et 1980 de s'appuyer sur des joueurs locaux. C'était le cas lorsque l'Algérie a perdu la finale de la CAN face au Nigeria. Idem lorsque nous avons gagné la CAN à Alger en 1990, sauf Oudjani et moi-même. L'arrêt Bosman a tout changé. Aujourd'hui, en Europe, on peut avoir des équipes avec onze joueurs étrangers. C'est une force pour les joueurs africains qui font le bonheur de tous les clubs européens. Quel est votre plus grand souvenir en tant que footballeur ? C'est bien sûr la CAN conquise à Alger devant notre public et, à ce jour, la seule pour l'Algérie ! J'ai joué six phases finales de CAN et peu de joueurs en Afrique ont réussi cela. Vous êtes l'un des rares footballeurs dans le monde à avoir donné votre nom à un geste technique. N'est-ce pas votre plus bel héritage ? Je me réjouis toujours de cette talonnade inscrite en finale de la Ligue des champions à l'époque. C'est un plaisir de voir les jeunes joueurs le faire. C'est formidable, 32 ans après ce geste, les gens s'en souviennent encore. Que pensez-vous des bonnes prestations de l'Algérie depuis le début du tournoi ? Contre le Sénégal, on a montré qu'on avait de réelles possibilités d'aller très loin et j'espère qu'ils décrocheront la deuxième étoile en Egypte. C'est ce que je souhaite à mon pays. Nous attendons beaucoup des Fennecs. Il faut y croire même si je répète qu'on ne sait pas si les équipes maghrébines vont tenir sur le plan physique. Les équipes d'Afrique subsaharienne comme le Nigeria, le Sénégal ou le Cameroun, ça leur pose moins de problèmes cette chaleur. Sur le plan technique, l'Algérie peut faire beaucoup jusqu'à la finale.