Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, vont effectuer une visite dans quatre pays du Sahel du 5 au 7ánovembre, a annoncé vendredi la BM. Les chefs de ces deux organisations mondiales se rendront successivement au Mali (5ánovembre), au Niger (le 6), au Burkina Faso et au Tchad (le 7). Au cours de leur visite, M. Kim et M. Ban seront accompagnés de Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine, de Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement, et de Andris Piebalgs, Commissaire européen pour le développement. Le but de cette visite est d'attirer l'attention sur ''les enjeux économiques et sécuritaires auxquels cette région très fragile est confrontée, et pour recueillir l'avis des dirigeants des pays du Sahel sur la façon dont la communauté internationale pourrait mieux coordonner son action de manière à renforcer son assistance", a expliqué l'institution de Bretton Woods. Dans la région sahélienne, qui compte plus de 80ámillions d'habitants, de graves menaces, intensifiées par des décennies de tensions économiques, politiques, démographiques et écologiques, pèsent sur sa sécurité et son développement, rappelle la BM. L'instabilité au Sahel tient aux pressions chroniques dérivant de l'essor démographique, du caractère extrême du climat, de la fragilité des institutions et de la présence insuffisante de l'Etat dans beaucoup de régions reculées. Les peuples de la région du Sahel ''vivent depuis des décennies dans des conditions qui menacent leur survie, dans une région secouée par les conflits, en proie à l'instabilité politique et confrontée à un environnement rude et imprévisible'', a déclaré M. Kim à la veille de sa visite. Pour lui, le moment est venu de les aider à instaurer des conditions de vie plus stables, offrant un meilleur accès à des soins et à une éducation de qualité, ainsi qu'à des emplois dignes de ce nom, pour les femmes et les jeunes notamment. Pour sa part, M. Ban a signalé que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, adoptée en juin dernier par l'ONU, donne priorité à la gouvernance, à la sécurité et à la résilience. A ce propos, il a soutenu que ''la crise au Mali avait bien montré qu'il fallait éradiquer les problèmes susceptibles de susciter des conflits et l'instabilité. Ensuite, il nous faut adopter une approche régionale. Les problèmes que connaît le Sahel se jouent des frontières et c'est ce que doivent également faire les solutions que nous leur apportons''. Il a aussi rappelé que plus de 11 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire, tandis que 5 millions d'enfants de moins de cinq ans sont exposés à un risque de malnutrition aiguë. En outre, ''les armes prolifèrent dans la région qui est très vulnérable aux réseaux terroristes et criminels'', a-t-il avisé. Aucun gouvernement ou organisme, a-t-il encore affirmé, ne peut à lui seul surmonter ces problèmes qui sont interdépendants et ''c'est pourquoi nous devons conjuguer nos efforts dans le cadre d'une approche commune.