Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, vont effectuer une visite commune dans la région des Grands Lacs en Afrique du 22 au 24 mai, pour marquer leur appui à un récent accord de paix et promouvoir le dossier du développement économique dans une des régions les plus troublées du monde. Ils se rendront successivement en République démocratique du Congo, au Rwanda et en Ouganda, a précisé la BM. Cette visite permettra d'attirer l'attention sur le sort des pays en situation de fragilité ou de conflit qui s'emploient tant bien que mal à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et de souligner la détermination de ces deux organisations internationales à s'attaquer ensemble aux conflits et à la pauvreté à travers le monde, explique la BM. Elle fait suite à la signature, en février dernier, de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RD Congo et la région, destiné à mettre fin au conflit en RDC et à instaurer la paix dans l'ensemble de cette région des Grands Lacs. Cet accord a été signé par 11 pays : Afrique du Sud, Angola, Burundi, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Ouganda, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Zambie. Durant leur séjour en RD Congo, principale économie de la région, MM. Kim et Ban rencontreront notamment le président Joseph Kabila et le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, une occasion de discuter avec eux de la façon dont l'ONU et la BM. Au Rwanda, pays qui a fait des avancées significatives depuis dix ans en matière de gouvernance et porté son taux de croissance de 1% en 2003 à 8,2% en 2013, ils rencontreront le président Paul Kagame et les membres du gouvernement. La dernière étape de cette visite les mènera en Ouganda, où ils rencontreront le président Yoweri Museveni et d'autres responsables. Les dirigeants de la région des Grands Lacs ''seront les vecteurs essentiels de paix, de stabilité et de croissance économique'', a déclaré le président de la BM. ''Nous nous engageons pour notre part à ce que la Banque mondiale et l'ONU travaillent en étroite collaboration et par des moyens nouveaux et plus poussés, en suivant l'impulsion donnée par les pays. Nous devons faire en sorte que la mise en œuvre des aspects politiques et sécuritaires de l'accord-cadre aille de pair avec le développement économique qui est essentiel à une paix et une stabilité durables'', a-t-il poursuivi. La région des Grands Lacs en Afrique a vu sa situation déstabilisée par le conflit de plusieurs années qui a sévi en RDC et s'est également propagé dans les pays voisins. La destruction d'infrastructures qui en a résulté a eu pour effet de réduire l'approvisionnement en électricité et d'endommager de grands axes commerciaux. Cette instabilité a par ailleurs empêché les pays d'être à même d'assurer pleinement les prestations de services de base à leur population et fragilisé leurs systèmes de santé et d'éducation, tout en provoquant une poussée du chômage et un ralentissement de la croissance économique. A ce propos, la BM a indiqué qu'elle travaillait en étroite collaboration avec les responsables nationaux, le secteur privé et les partenaires internationaux de ces pays pour soutenir l'effort de reconstruction et les aider à atteindre leurs objectifs de développement. A ce jour, ses engagements financiers à l'appui des programmes de développement ainsi entrepris s'élèvent environ à 6,7 milliards de dollars en RDC, à 2,5 milliards au Rwanda et à 7,3 milliards en Ouganda.