Le président américain devait annoncer hier ses plans pour un retrait des soldats américains d'Irak, a annoncé la veille son porte-parole Robert Gibbs. «Je sais que le président présentera demain une stratégie qui appliquera la décision de retirer nos forces d'Irak, comme il l'a promis tout au long de la campagne présidentielle», a dit M. Gibbs. Ce dernier n'a pas précisé en combien de temps M. Obama comptait rapatrier les soldats américains. Il a seulement laissé entendre qu'il laisserait, comme prévu, une force résiduelle pour entraîner les forces de sécurité irakiennes, combattre les extrémistes et protéger les intérêts américains. M. Obama penche pour un retrait de la plupart des unités de combat étalé sur 19 mois, c'est-à-dire d'ici à la fin de l'été 2010, a déclaré mercredi un responsable sous couvert d'anonymat. Cela ferait trois mois de plus que ce que M. Obama promettait pendant sa campagne.M. Gibbs a souligné que M. Obama avait demandé dès son entrée en fonction à ses généraux et à ses conseillers des recommandations sur la manière dont il devait tenir sa promesse de retrait «responsable», c'est-à-dire qui ne mettrait pas en danger les soldats américains et ne risquerait pas de déstabiliser un pays situé dans une région stratégique et pétrolifère au voisinage de l'Iran. «Le président a aussi dit durant la campagne qu'une force resterait en Irak pour des missions limitées d'entraînement et de combat contre le terrorisme. C'est la dimension de cette force résiduelle qui paraissait commencer à poser problème. Alors que circulait le chiffre de 50 000 hommes qui resteraient en Irak, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a concédé que cela faisait beaucoup. Mme Pelosi, l'une des grandes figures du Parti démocrate de M. Obama, a dit attendre de connaître de la bouche du président la justification du maintien d'une telle force. Mme Pelosi, dont le parti a beaucoup poussé à la fin de la guerre, a dit qu'elle penchait plutôt pour 15 à 20 000 hommes. Le secrétaire à la Défense Robert Gates, un de ceux qui ont contribué aux délibérations, a paru signifier jeudi que, quel que soit le chiffre résiduel qu'arrêtera M. Obama, la décision n'était pas définitive. Il a en effet fait observer qu'en vertu de l'accord passé entre l'administration Bush et le gouvernement irakien, toutes les troupes américaines sont censées avoir quitté l'Irak d'ici à fin 2011. Il y a actuellement plus de 140 000 soldats américains en Irak.