Le plus haut gradé américain en Irak, le général Raymond Odierno, a formulé une recommandation sur le rythme de retrait des forces américaines en 2009, qui a été transmise au président élu Barack Obama, a annoncé, jeudi, le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell. Au cours d'un déplacement en Irak samedi dernier, « le secrétaire à la Défense (Robert Gates) a rencontré le général Odierno » et « ils ont eu une longue conversation sur la voie à suivre en Irak l'an prochain, notamment sur le niveau des troupes envisagé pour l'an prochain », a-t-il déclaré, tout en refusant de détailler les propositions du général Odierno. Aucune décision finale n'a toutefois été prise par le Pentagone ou la Maison-Blanche, a-t-il assuré. M. Gates a fait part de ces recommandations à M. Obama au cours d'une réunion de sa future équipe de sécurité nationale, lundi à Chicago, a-t-il ajouté. Selon le New York Times, le général Odierno suggère de retirer d'Irak deux brigades de combat sur quinze, soit entre 7000 et 8000 hommes, sur les six premiers mois de 2009. D'après le journal, le commandant des forces américaines en Irak recommande plus généralement de retirer toutes les brigades de combat à un rythme plus lent que le calendrier de 16 mois souhaité par M. Obama, qui fixe l'échéance à mi-2010. Quelque 143 000 soldats américains sont actuellement déployés en Irak. L'accord sur la présence américaine en Irak, signé entre Washington et Baghdad, prévoit le départ de toutes les troupes américaines d'ici à la fin 2011, un délai plus long que celui évoqué par le futur président. Cet accord stipule que tous les soldats américains doivent être partis à cette date. Toutefois, Washington comme Baghdad n'excluent pas le maintien en Irak d'une force américaine résiduelle, comme l'a affirmé, mercredi soir, M. Gates dans une interview télévisée. « J'imagine que l'on parle peut-être de plusieurs dizaines de milliers d'hommes appelés à rester, après le départ des troupes de combat », a-t-il estimé sur la chaîne de télévision publique PBS. « Deux Etats souverains peuvent toujours renégocier un accord les liant », a renchéri jeudi M. Morrell, en assurant que M. Gates avait dit à plusieurs reprises que le maintien d'une présence américaine résiduelle en Irak « serait potentiellement nécessaire au vu des faiblesses actuelles des capacités militaires irakiennes ».