Pour les spécialistes de la discipline, Me Abidat Boudjemaâ est annoncé comme le sauveur. Aujourd'hui qu'il a été élu à une majorité écrasante, son cheval de bataille reste celui de rassembler tous les acteurs de la discipline. Comment avez-vous trouvé la discipline ? Je ne vous cache pas que j'ai été choqué de ne pas trouver de cadres permanents au niveau de la FAE, chose plutôt bizarre, puisque le MJS forme et affecte des cadres censés travailler et développer le mouvement sportif au sein des fédérations. Nous ne pouvons travailler dans ces conditions. Il faut rapidement remédier à cette situation. Quelles solutions préconisez-vous pour une discipline dite mineure et qui n'a pas pignon sur rue ? Ce sont les acteurs de la discipline qui doivent la porter et l'imposer sur la scène sportive. Ma priorité est de réorganiser et redynamiser la discipline. Un travail énorme nous attend dans ce sens, notamment en direction des ligues et des associations. Justement, de combien de ligues disposez-vous ? Il y a seulement cinq ligues, dont trois fonctionnelles. Comment cela ? Deux sont en stand-by depuis plusieurs années maintenant, celles de Annaba et d'Oran, deux pôles de développement qui avaient beaucoup apporté à l'escrime des années 1970 à 1990, alors que les autres (Alger, Sétif et Chlef) fonctionnent, mais avec beaucoup d'insuffisances. Le développement de l'escrime passe par la formation, l'infrastructure et bien entendu le matériel, qu'en est-il de tout cela ? Au plan du développement nous avons déjà commencé notre chantier, nous comptons créer de nouvelles ligues et associations. Les régions de Bouira, Blida, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Béjaïa et même Batna, disposent de moyens humains et matériel pour lancer l'escrime, il suffit de les aider. Concernant la formation, nous ferons en sorte de former tous les encadreurs anciens ou nouveaux ainsi que les officiels. Sur un autre registre, le peu d'infrastructures qui existent peuvent donner beaucoup de satisfaction, mais cela ne veut pas dire que nous allons nous contenter de ce qu'il y a. On essayera d'avoir de nouvelles infrastructures propres à l'escrime, mais cela ne dépend pas uniquement de nous. Pour ce qui est du matériel, il existe des solutions avec la fabrication locale, nous comptons solliciter dans ce sens des entreprises algériennes pour la conception de combinaisons et autres matériels propres à la discipline. La Fédération algérienne d'escrime risque d'être exclue par l'instance internationale de la discipline (FIE) qui conteste la limitation des mandats des instances fédérales imposée par la tutelle, qu'avez-vous à dire à ce sujet ? Moi je fais confiance aux lois qui régissent le mouvement sportif de notre pays, je ne suis pas en mesure de les contester. On ne peut pas dire la même chose de tout le monde. Dans cette affaire, j'étais étonné par la promptitude de la réaction de la FIE. C'est plutôt bizarre. Il ne faut pas être trop malin pour deviner qu'il y a une dénonciation qui est partie d'ici. Vous soupçonnez qui ? Je ne peux répondre à votre question, mais les gens pourront deviner de qui il s'agit. L'escrime est une pratique sportive très technique, que lui manque-t-il le plus pour atteindre un niveau acceptable ? Vous l'avez bien dit, l'escrime est une discipline très technique, c'est pour cela qu'elle a besoin de toutes ses compétences. D'ailleurs, je voudrais faire une remarque sur les escrimeurs qui tirent dans plusieurs spécialités. Je trouve cela aberrant. Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire pour remédier à cela ? Il faut procéder à la spécialisation de nos athlètes. Nous ne pouvons être un épéiste et un fleurettiste à la fois, deux techniques totalement différentes, alors que le sabre c'est plus compliqué, c'est une arme de pointe. La polyvalence n'existe pas dans ce genre de pratique et notamment au plus haut niveau. Quelles sont vos priorités pour ce mandat de quatre années ? Mes priorités iront pour le sport scolaire, car c'est dans ce milieu que l'on pourrait développer cette discipline. Aussi, les corps constitués, comme le sport militaire, la police et la Protection civile seront d'un apport considérable, ils seront d'une grande utilité pour nous.