Après l'indépendance, les terres agricoles, qui représentaient 17% de la superficie globale de l'Algérie, sont passées par plusieurs méthodologies politiques.De l'autogestion entre 1963 et 1971, à la révolution agraire, en passant par la nationalisation des grandes et moyennes propriétés foncières entre 1972 et 1975, toutes les voies ont été «exploitées». Puis vinrent les exploitations agricoles communes (EAC) et individuelles (EAI), pour aboutir dans les années 1990 à une restitution des terres nationalisées à leurs propriétaires.Depuis 2000, année du lancement du plan national de développement agricole (PNDA) et qui est devenu par la suite le PNDAR, le secteur a enregistré une croissance moyenne annuelle de 6%. Cela a permis la réalisation d'un gain de plus de 500 000 ha pour la superficie agricole utile (SAU) du pays. Selon les dernières déclarations du ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, quelque 328 000 exploitations agricoles ont été mises à niveau durant cette période et 365 000 ha ont été mis en valeur par la concession. Au cours de ces dernières années, le secteur de l'agriculture a été marqué par l'adoption de la loi sur l'orientation agricole, la première du genre depuis l'indépendance du pays, grâce à laquelle ont été définis plusieurs aspects relatifs à la régulation de l'activité agricole. Outre la préservation des terres agricoles et la reconnaissance de leur vocation de production, cette loi protège aussi les agriculteurs et les éleveurs. Elle constitue en fait la base de la politique du renouveau agricole et rural, axée sur la libération des initiatives, la valorisation des ressources naturelles et la concession comme mode exclusif pour l'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat. Autre mesure incitative pour sécuriser les créateurs de richesses, signalons le lancement du crédit sans intérêts Rfig au bénéfice de tous les acteurs du secteur. Un système de régulation des produits agricoles de large consommation Pour protéger les revenus des agriculteurs en période de crise, l'Etat a installé un système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), tels que la pomme de terre et les céréales. Concernant ces dernières, la production nationale a chuté de 43 millions de quintaux en 2007 à 21 millions de quintaux en 2008 en raison de la sécheresse qui a sévi pendant cette période. Sachant que les besoins de l'Algérie sont estimés à 60 millions de quintaux par an. Durant la période 2004-2009, l'Etat a procédé à la mise en place de la stratégie nationale de développement rural durable, dont les principaux axes s'articulent autour de l'établissement d'un partenariat local, d'une intégration multisectorielle au sein des territoires ruraux et la valorisation de leurs ressources. Cette stratégie a permis de dessiner les axes de la politique dite de renouveau rural, qui vise un développement harmonieux et équitable des campagnes par une meilleure gestion des affaires locales. Cette politique doit déboucher, à l'horizon 2013, sur l'amorce d'une transformation en profondeur des espaces ruraux. Il s'agit d'inciter les populations rurales à développer leurs régions et à améliorer leurs propres conditions de vie, en utilisant mieux les richesses privées et publiques disponibles sur place. Le tout est mis au service de la réussite de projets vitaux, appelés projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI), dont 1000 ont été réalisés à ce jour et 12 000 sont inscrits dans la période 2009-2014.