La conférence nationale sur l'agriculture qui s'est tenue hier à Biskra devrait constituer un «tournant» pour le processus du développement du secteur de l'agriculture et du développement rural, engagé par l'Algérie depuis une décennie, selon les organisateurs.Elle a regroupé tous les acteurs concernés, soit près de 5000 entre agriculteurs, producteurs, industriels, bailleurs de fonds et responsables politiques. Première du genre depuis l'indépendance du pays, elle «est l'aboutissement d'un long diagnostic engagé vers la fin des années 1990, après la déstructuration du secteur agricole et du monde rural, à l'instar des autres activités économiques, par les évènements tragiques vécus par l'Algérie ayant entraîné un exode rural et un abandon des terres», explique-t-on de même source. Ainsi, pour faire renaître ce secteur qui a durement pâti de cette période, il a été mis en place le Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) incluant plusieurs actions destinées à moderniser et professionnaliser l'agriculture. En parallèle, un diagnostic de la situation permettant d'évaluer le niveau du développement dans les espaces ruraux a été établi, qui avait servi en 2004 à l'intégration des populations à une politique participative basée sur des projets de proximité qui prennent en compte les spécificités des différentes zones et leur potentialités. Ces efforts ont abouti à l'adoption, l'année dernière, d'une politique du renouveau agricole et rural avec un ancrage législatif exceptionnel, à travers la loi sur l'orientation agricole. La conférence s'est penchée particulièrement sur les deux principes fondamentaux de la nouvelle politique agricole : un développement durable sans exclusive et une sécurité alimentaire. Un développement durable qui ne sera tel que s'il touche l'ensemble des zones sans aucune exclusion et marginalisation, comme n'a de cesse de le répéter le président de la République qui a toujours classé la sécurité alimentaire comme une question de souveraineté nationale. La rencontre s'inscrit aussi dans le cadre d'une prise de conscience de plus en plus forte autour de la sécurité alimentaire et de la nécessité d'augmenter la production et la productivité, notamment pour les principaux produits stratégiques comme les céréales, le lait, ou la pomme de terre. Le changement climatique en point de mire La conférence s'est intéressée également au changement climatique qui constitue un nouveau défi auquel fait face désormais le secteur agricole, vu que l'Algérie est située dans une zone aride et semi-aride où la ressource hydrique se fait de plus en plus rare. D'où la nécessité de la valorisation de tous les investissements en matière de mobilisation de l'eau et de développement des techniques économisatrices de cette ressource. Ce rendez-vous national constitue «un moment solennel» pour tous les acteurs de la ville des Zibans pour relever les défis du secteur, souligne-t-on de même source.