Le choix du Qatar pour le Mondial-2022 a été fait sous la "pression" de la France et de l'Allemagne, a affirmé le président de la Fifa, Joseph Blatter, lors d'une conférence de presse à Rome, après avoir été reçu par le pape François. Après son entretien avec le Saint-Père, lors duquel il a défendu le message de paix du football, le patron du football mondial a fait devant la presse un tour de l'actualité footballistique, assurant que le Brésil "ne laissera pas passer sa chance" et réussira son Mondial en 2014. Q: Que pensez-vous des critiques sur les conditions de travail sur les sites du Mondial-2022 au Qatar ? R: "Les gouvernements européens auraient aussi dû exprimer leur opinion, c'est trop facile après de dire que toute la responsabilité est sur la Fifa. N'oublions pas que de grandes entreprises européennes travaillent là-bas, et les entreprises sont aussi responsables de leurs travailleurs. La France et l'Allemagne, les pays qui commandent en Europe, ont fait pression pour organiser ce tournoi au Qatar. La Fifa est en contact avec (l'association humanitaire) Amnesty International. Et je suis allé moi-même au Qatar, car il faut toujours écouter l'autre son de cloche, +ding+ et +dong+. Le Qatar a répondu qu'il avait un plan en dix points pour surveiller comment progresse la situation". Q: Ce Mondial-2022 se jouera-t-il en hiver ? R: "La Fifa va étudier prochainement la possibilité de jouer à la fin de l'année, en novembre ou en décembre. Mais nous devons tenir compte de tous les paramètres pour le calendrier, les équipes et les joueurs, les ligues et les fédérations, mais aussi les médias et le marketing." Q: Allez-vous agrandir le Mondial au-delà de 32 participants ? R: "La distribution des sièges devrait être revue, avec six équipes d'Amérique du Sud, quatre d'Amérique du Nord et treize d'Europe, il ne reste que neuf places pour les autres continents. Mais le Mondial à 32 est à son maximum, avec une formule qui garantit l'équité." Q: Êtes-vous satisfait de l'état de préparation du Brésil à six mois du Mondial-2014? R: "Le Brésil ne laissera pas passer sa chance. Je suis un optimiste, je suis sûr que tous les politiciens aux niveaux national et local sont conscients de ce que représente l'opportunité d'organiser la Coupe du monde. Quant au peuple, sa grande attente est que le Brésil gagne!" Q: Les matchs de ce Mondial brésilien pourraient-ils se jouer le soir plutôt que le midi où il fait trop chaud ? Q: Au prochain congrès à Salvador de Bahia nous allons en discuter, nous avons reçu de nombreuses demandes à ce sujet." Q: Savez-vous si vous allez vous représenter à la présidence de la Fifa? R: "Je n'ai pas l'énergie pour me retirer (rires)..." Q: Que vous êtes-vous dit avec le pape François ? R: "C'était une audience très positive avec le Saint-Père, une rencontre entre deux hommes de sport, et deux fans de football. Le but était d'évoquer ce que football et religion peuvent faire ensemble pour développer un monde meilleur. Son message est que le football peut apporter l'éducation. Grâce à ce jeu nous connectons les gens. Il y a 300 millions de joueurs affiliés, 1,2 milliard de footballeurs. Le Saint-Père m'a dit de ne pas être modeste: +Moi je n'ai qu'un milliard de fidèles+, a-t-il dit." Q: Il ne vous a pas réprimandé sur les richesses drainées par le football? R: "Le football est le sport dominant, mais c'est toujours un jeu, un jeu fantastique, fait d'émotion, de passion, mais c'est aussi une des plus grandes économies du monde, autour des stades, des transferts, des salaires des joueurs, du tourisme des fans... Maintenant on ne peut pas stopper cette économie." Q: Avez-vous évoqué d'autres sujets ? Q: Oui, la paix. Nous avons développé avec la Fondation Nobel la +poignée de main pour la paix+ (handshake for peace). Nous l'avons échangée avec le Saint-Père (NDLR: il mime avec son attaché de presse). Nous voulons l'introduire dans le football, nous pensons aussi lâcher des colombes de la paix avant chaque match de la Coupe du monde au Brésil."