Arsenal, Chelsea et Manchester City, qui ont tous enregistré des résultats décevants le week-end dernier, doivent réagir lors de la 16e journée du championnat d'Angleterre, mais le choc entre Gunners et Citizens ne pourra pas faire que des heureux. Les joueurs d'Arsène Wenger, accrochés (1-1) par Everton puis battus à Naples (2-0) mercredi en Ligue des Champions, seraient inspirés de sortir un gros match à l'Etihad car leurs poursuivants n'attendent qu'un signe de faiblesse de leur part pour les mordre, même si cinq points les séparent toujours de leur plus proche poursuivant. Celui-ci n'est autre que Liverpool, qui a repris à la différence de buts la 2e place (30 points) à Chelsea dans la foulée des six buts en deux matches de Suarez (15 en tout en championnat). Mais les Reds, privé du moteur Gerrard pour plusieurs semaines, n'auront pas la tâche aisée dimanche en se déplaçant à Londres sur le terrain de Tottenham (6e), qui revient discrètement après avoir eu chaud. Les Gunners sont donc dans leurs petits souliers car, s'ils ont pu reposer Wilshere et Ramsey mercredi, leur défense, peut-être encore privée de Sagna, vient de prendre l'eau trois fois en 180 minutes alors qu'elle n'avait craqué qu'une fois lors des six matches précédents. Dans ces conditions, difficile d'être très optimiste avant le déplacement chez le 4e (29 points) qui a remporté tous ses matches à domicile jusque-là et vient de surcroit d'inscrire 20 buts lors de ses six précédentes rencontres, dont la dernière s'est soldée mardi par une victoire de prestige à Munich (3-2). En Bavière, Agüero, Negredo et Touré, suspendus, ont même pu se reposer tandis que Silva a été éblouissant pour son retour post-blessure. La possible nouvelle absence du défenseur Nastasic est en revanche un souci pour Pellegrini. En tous cas, le champion 2012, battu une seule fois lors de ses dix derniers matches mais qui reste sur un nul 1-1 à Southampton, sera regonflé. Sans fanfaronner, les Blues attendent eux leur heure dans l'ombre et refont leurs petits calculs: si Arsenal s'incline, ils peuvent le doubler dans une semaine lors du match entre les deux équipes à l'Emirates. A condition bien sûr d'avoir auparavant pris le dessus sur Crystal Palace (19e), qui a attendu le changement d'entraîneur pour enchaîner deux victoires d'affilée avec Tony Pulis. Mais les cadres de Mourinho, privés de la réception du Steaua mercredi, sont frais et, le Portugais l'espère tout en doutant parfois, affamés aussi. Car son équipe, qui peine à monter durablement en régime à cause de son manque de puissance et du turn-over incessant, doit améliorer une défense qui vient de prendre huit buts lors des cinq dernières rencontres et aider ses attaquants à se libérer. Aucun de ses trois avant-centres (Eto'o, Torres et Ba) n'a inscrit plus de deux buts. Beaucoup plus bas, à 13 points des Gunners, Manchester United (9e) se rend lui chez Aston Villa (11e). La préoccupation du champion ne semble pas être de conserver son titre, mais bien de penser à renouer avec une victoire qui le fuit depuis quatre matches en championnat. Surtout, la maigre victoire (1-0) contre Donetsk mardi n'a pas adouci la claque des deux revers 1-0 subis en trois jours à domicile contre Everton puis Newcastle. Sur le banc contre les Ukrainiens, pour se reposer, pour être aiguillonné par David Moyes, ou même les deux, Van Persie doit maintenant mettre les bouchées doubles avec Rooney pour faire remonter ManU, peut-être encore privé d'Evra et Vidic derrière. En souffrance à Old Trafford sous les yeux de leur ancien manageur Alex Ferguson, les coéquipiers de Giggs seront peut-être plus à l'aise en déplacement avant de rejouer mercredi à Stoke en coupe. Et si ça ne marche toujours pas, cela pourrait sentir le roussi pour Moyes, qui a déjà tenté beaucoup de choses, sans durablement convaincre.