Plusieurs communes de la wilaya d'Alger ont pratiquement achevé l'informatisation de leurs archives en prévision de la prochaine mise en place du registre national d'état civil numérisé, qui permettra aux citoyens d'obtenir les différents documents administratifs indépendamment de leur lieu de résidence, aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, apprend-on lundi auprès d'élus. "Nous sommes prêts" pour la mise en place du registre national d'état civil numérisé, ont déclaré à l'APS les présidents des APC d'Alger-centre, Hakim Bettache, et d'El Biar Mohamed Abdellaoui, alors que des citoyens, prudents, réclament ''des actions concrètes contre la bureaucratie''. Le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi, avait indiqué dimanche à la Radio algérienne que le registre national d'état civil sera bientôt mis en place. "L'opération se poursuit et sera bientôt bouclée avec un registre national numérisé permettant à n'importe quel citoyen où qu'il soit, en Algérie ou à l'étranger, de se faire délivrer son acte de naissance ou de décès d'un proche directement par voie informatique", avait souligné M. Talbi. Le président de l'APC d'Alger-centre prévoit que cette réforme du service public entre en vigueur à partir de février 2014, assurant que ses services ont terminé les préparatifs nécessaires en prévision de cette échéance. "Les actes de naissance, établis de 1900 à 2012, sont numérisés à 100%. Ils sont au nombre de 727.352 documents. Quant aux actes de mariages (219.756) et de décès (500.195), ils le sont à 75%", a précisé M. Bettache. Il a rappelé que le service d'état civil de la commune d'Alger-centre existait depuis 1833 et que la numérisation des différents actes remontant aux années 1800 est réalisée à hauteur de 24%. Les archives de cette commune comptent 351.939 différents actes datant de 1833 à 1900. Il est question de 155.567 actes de naissances, 38.056 actes de mariage et 158.316 actes de décès. Interrogé sur les documents les plus demandés par les citoyens au niveau de l'état civil de la commune d'Alger-centre, M. Bettache cite respectivement l'acte de naissance (n°12) avec une moyenne 4.000 exemplaires/jour, le certificat de résidence (400) et la fiche familiale (260). De son côté, le président d'APC d'El Biar assure que ses services ont terminé la numérisation des différents actes d'état civil depuis trois ans et que les mises à jour se faisaient régulièrement. Les dernières statistiques indiquent que cette informatisation commencée en 2005 à El Biar, a porté, selon M. Abdellaoui, sur la numérisation de 164.775 actes de naissance, 30.159 actes de mariage et 32.403 actes de décès établis à partir de 1920. "Les différents actes antérieurs à 1920 sont numérisés au fur et à mesure des demandes enregistrées au niveau du service d'état civil. Chaque fois qu'un acte de naissance, de mariage ou de décès de cette époque est délivré il est automatiquement informatisé", a-t-il indiqué, précisant que l'état civil de la commune d'El Biar date de 1835. Toutefois, face aux assurances des hauts responsables et des élus locaux, les citoyens préfèrent la prudence et exigent des actions concrètes. "Réformer le service d'état civil en luttant contre la lourdeur bureaucratique qui empoisonne la vie des gens, c'est bien. Encore faut-il le faire dans les règles de l'art et nous faire l'économie de la pagaille du genre de celle que nous avons vécu récemment au sujet de la technologie liée à la 3G", estime un citoyen rencontré à l'APC d'Alger-centre. "Nous voulons des actions sur le terrain. On ne lutte pas contre la bureaucratie par de simples déclarations", souligne un autre citoyen qui regrette le retard mis par les pouvoirs publics dans le lancement de cette opération portant allégement des dossiers administratifs. Un autre citoyen fulmine contre certaines banques de la place ''engluées et qui nourrissent la bureaucratie'' en exigeant encore l'acte de naissance, le certificat de résidence, la photocopie de la carte d'identité nationale, l'attestation de travail, ou le registre de commerce pour l'ouverture d'un simple compte bancaire. 'Comment voulez-vous éliminer la bureaucratie dans ces conditions'', ajoute-t-il en s'engouffrant dans la bouche du métro à la station de Tafourah. Fin novembre 2012, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé, lors d'une réunion de concertation avec le patronat et la centrale syndicale, des mesures visant à débureaucratiser l'ouverture de comptes bancaires au profit des particuliers, même sans revenus, ainsi que pour l'octroi de crédits aux PME.