L'année qui s'achève aura permis à la wilaya de Jijel d'atteindre le point de non retour d'une bataille de développement tous azimuts avec pour horizon de meilleures conditions de vie pour ses populations. Aucun secteur socioéconomique n'a été omis dans les programmes lancés ou en cours de réalisation engagés par les pouvoirs publics dans cette wilaya en pleine mutation. Salutaire à plusieurs égards, la visite de travail et d'inspection effectuée au milieu de l'été par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a permis de jauger les efforts entrepris çà et là, en matière de développement socioéconomique et culturel dans une région désormais en plein décollage depuis le retour de la paix et de la sérénité. Capitale de la concorde civile, Jijel, ainsi que ses environs, font aujourd'hui figure de région très sollicitée, voire "courtisée" comme le prouvent, ces dernières années, les rushs répétés des estivants et des touristes y venant de plusieurs coins du pays. Un vrai boom s'est opéré et l'activité socio-économique "carbure" au grand bonheur des opérateurs et des commerçants aussi bien dans les grands centres urbains que dans les localités les plus reculées. Le programme complémentaire octroyé à cette wilaya, de l'ordre de 27,3 milliards de dinars, destiné à financer près de 40 nouvelles opérations, est perçu comme une "belle cagnotte" supplémentaire pour booster davantage plusieurs secteurs dont, notamment, l'habitat et l'urbanisme où une demande sans cesse croissante se fait sentir, les travaux publics- une autre épine dorsale du décollage-, l'hydraulique, l'environnement, l'enseignement supérieur, l'éducation nationale, la jeunesse et les sports, la santé, l'énergie et les mines ainsi que les plans communaux de développement (PCD). Jijel peut aujourd'hui se targuer d'avoir franchi des pas décisifs dans divers secteurs. Les principaux indicateurs de développement montrent en effet une nette évolution aussi bien en ce qui concerne l'accès à l'eau potable, le raccordement au réseau électrique et gazier, que celle relative à l'enseignement supérieur, à l'éducation, à l'agriculture, à la santé, aux routes à Djendjen et Bellara, les nouveaux joyaux porteurs de toutes les espérances A Jijel, le nom "Bellara" résonne dans les esprits depuis plusieurs années. Un premier jalon est venu se poser sur cette immensité territoriale de 532 hectares située dans la région d'El Milia (sud-est de la wilaya). Il s'agit du lancement, fin octobre dernier, des travaux de réalisation d'une méga centrale électrique de 1.600 mégawatts destinée à alimenter le futur complexe sidérurgique sur ce même terrain et à fournir le surplus en électricité pour les besoins de la région et d'autres wilayas du pays. Le visiteur qui met pied à terre dans la capitale des Kotama constate le va et vient de gros camions pénétrant ou quittant le grandiose port de Djendjen. Définie comme un "poumon" économique, cette infrastructure portuaire semble renaître de ses cendres après des années de "disette" due à un faible trafic. Depuis qu'il s'est vu attribuer la vocation de réception des véhicules, camions et autres engins roulants, ce port connaît une intense activité surtout à l'import. Conçue au départ pour le traitement des produits sidérurgiques, cette infrastructure portuaire traite actuellement des marchandises générales, des produits alimentaires et des céréales. Les aménagements en cours permettront de développer le trafic conteneurisé grâce à la réalisation d'un terminal à conteneurs. Les impacts attendus des projets en réalisation dans ce port sont notamment l'intégration de Djendjen dans les réseaux mondiaux de conteneurs, la gestion du conteneur aux standards internationaux, l'offre de prestations de services à des coûts meilleurs et la diminution importante des surestaries. Les routes : l'épine dorsale Sur un autre plan (mais qui reste complémentaire), la wilaya de Jijel vit au rythme de la percée et de l'ouverture d'axes routiers vers l'intérieur du pays, avec notamment l'entame des travaux de la pénétrante autoroutière de 100 km entre le port de Djendjen et la ville d' El Eulma (Sétif) pour faire jonction avec l'autoroute Est-ouest. Importante à plus d'un titre, cette liaison autoroutière dont l'achèvement est prévu au 4ème trimestre 2016, signifiera la fin de l'enclavement extra-muros de cette wilaya qui a toujours souffert d'un manque flagrant de voies de communication d'envergure. Avec les routes reliant le chef-lieu de wilaya à Bejaia (ouest) et à Constantine (est), cette pénétrante consolidera le maillage du réseau routier local qui, lui aussi, a bénéficié de nombreuses opérations d'ouverture, de réhabilitation, de modernisation ou d'extension. Il suffit de sonder les populations de cette wilaya pour connaître leur principale priorité : le développement du réseau routier. Sans lui, toute tentative de développement efficient est vouée à l'échec, soutiennent mordicus des citoyens de localités enclavées situées en zones rurales et montagneuses. C'est le cas, entre autres, de la commune montagneuse d'Erraguène-Souici où l'isolement est presque séculaire du fait de l'absence de voies de communications appropriées pour faciliter la circulation des personnes et des biens en direction de cette localité perchée sur les hauteurs de Ziama-Mansouriah dont elle est distante de 40 km. Le retour des populations à leurs localités d'origine, désertées durant les années de terrorisme, est conditionné par le développement de ces voies de communications et la disponibilité de certaines commodités à même de les fixer et de les stabiliser. C'est, en tous cas, l'une des revendications de citoyens concernés, décidés à regagner leurs terreaux pour vaquer aux occupations qu'ils maîtrisent le mieux, notamment le travail de la terre, l'élevage et l'artisanat. Là aussi, les pouvoirs publics ont initié un programme pour encourager ces populations au retour à leurs localités d'origine. Cette volonté est constatée de visu, notamment lors de la cueillette des olives qui draine de nombreux candidats au ramassage et au transport de ce fruit qui fait encore la fierté de la région et de ses exploitants qui en tirent de substantielles ressources en fin de campagne agricole. A Jijel, la bataille du développement se joue aussi sur d'autres terrains. Considérée comme réservoir hydrique, cette wilaya, grâce aux barrages dont elle dispose, est assurément à l'abri des besoins en matière d'eau potable ou pour l'irrigation de ses terres agricoles, promises à un bel avenir. Comme l'hydraulique et l'agriculture font bon ménage, ce secteur est appelé à connaître d'autres améliorations, notamment en ce qui concerne l'extension des superficies irriguées, le développement des cultures industrielles, la transformation des produits agricoles, la promotion de l'élevage et la protection des terres contre les inondations, indiquent les autorités locales. L'on citera, à ce titre, l'exemple du nouveau périmètre irrigué Jijel-Taher d'une superficie de 4.885 hectares de terres agricoles à haut rendement. Appelée à connaître un essor économique certain avec les perspectives qui s'annoncent prometteuses pour le tourisme et le développement de l'industrie dans la zone de Bellara, Jijel, affirme-t-on, peut désormais répondre, grâce à sa nouvelle aérogare, aux exigences du trafic international. Le wali, Ali Bedrici, a récemment annoncé l'ouverture d'une liaison internationale depuis l'aéroport Ferhat Abbas après l'achèvement des travaux de réhabilitation de la piste d'atterrissage, prévus normalement pour être livrés en juin 2014. Un autre exemple d'ouverture sur l'extérieur pour une wilaya qui a trop souffert d'un isolement et d'un enclavement qui furent longtemps oppressants.