Passer de 19 000 agents à 33 000 n'est guère une tâche facile, un accroissement qui exige et demande beaucoup de moyens humains et matériels. La politique existe, les moyens ont suivi, que demander de plus pour peaufiner un secteur sensible qu'on trouve sur le terrain à chaque catastrophe ? Les pompiers algériens ont connu une avancée considérable ces dix dernières années. Pour rappel, ce corps paramilitaire recelait 19 000 agents en 1999, il est de 33 000 actuellement, soit un recrutement de 2000 à 2500 agents. Ce chiffre, et dans le cadre du renforcement de ses unités à travers le territoire national, connaîtra une hausse importante. Selon le lieutenant Bernaoui «7500 à 8000 agents seront recrutés chaque année pour atteindre les 40 000 d'ici 2016», a-t-il annoncé. Un chiffre qui semble énorme mais utile, selon les responsables du secteur, car la sécurité du citoyen passe avant tout pour ces hommes qui luttent contre vents et marées pour sauver des vies humaines. Apostrophé sur un éventuel échec d'une telle opération, le lieutenant Bernaoui est plus qu'optimiste, il est même sûr que c'est réalisable. «Nous avons les capacités de former et d'accueillir ce nombre», a-t-il déclaré. «Nous avons l'école mère qui est à Bordj El Bahri et un nombre aussi important que vous ne pouvez imaginer sur l'ensemble des régions du pays, à savoir Annaba, Laghouat, Sidi Bel Abbès, Mostaganem et enfin l'école de Dar El Beida à Alger.» Sur les raisons d'une telle décision, le lieutenant Bernaoui nous explique : «Notre souci est de couvrir à 100% notre pays, soit par des unités principales ou encore secondaires.» Par ailleurs, la Protection civile algérienne s'est fixée comme objectif de renouveler sa technologie et ses moyens de travail. A cet effet, le sauvetage aérien aura désormais une place de choix au sein des unités, en plus de deux hélicoptères déjà existants, la Protection civile algérienne compte bel et bien renforcer ce segment. «C'est très rapide, efficace et pratique», estime le lieutenant Bernaoui. Pour tout changement ou progrès, la formation est incontestablement le meilleur support. Pour cela, les soldats du feu bénéficieront à l'avenir de nouvelles spécialités avec des cycles de formation adaptés et reconnus universellement. La formation continue aura elle aussi sa place dans le programme pédagogique de la Protection civile, des formations de haut niveau et spécialisées seront aussi au menu via des PGS (post-graduation spécialisée). Le volet coopération sera enrichi, du moment que la Protection civile algérienne est membre de l'organisation internationale de la Protection civile. En somme, nos soldats du feu ne veulent pas se limiter à combattre les flammes mais bien plus que ça, il s'agit d'une professionnalisation de ce secteur qui fait dans l'humanitaire avant tout.