«David Cameron n'a fait aucun commentaire, juste quelques remarques sur des questions de traduction», voilà comment un dirigeant européen résume la contribution du Premier ministre britannique au débat sur l'union bancaire, lors du Conseil européen des 19 et 20 décembre. Il faut dire qu'à cette occasion, il a beaucoup agacé ses partenaires. Comme la défense était à l'ordre du jour, il est arrivé à Bruxelles en brocardant toute idée d'«armée européenne». «Un faux débat», a rétorqué François Hollande. Les relations entre Londres et ses voisins européens n'en finissent pas de se dégrader. Depuis que David Cameron a promis, en janvier, l'organisation d'un référendum sur une sortie de l'Union européenne (UE) à l'horizon 2017, les échanges tournent au dialogue de sourds. «Juste dire non n'est pas une façon très efficace d'être écouté», se plaint un haut responsable de la commission. Pour lui, «la faiblesse» de M. Cameron marginalise son pays. La récente crispation autour de l'immigration intra-européenne en provenance des Etats de l'élargissement donne une bonne idée des tensions actuelles. Le Royaume-Uni est le pays qui a le plus travaillé à l'élargissement de l'Union aux pays de l'Est.Cela n'a pas empêché M. Cameron d'appeler à restreindre la circulation au sein de l'UE afin de lutter contre le «tourisme social».