Le ministère de la Pêche et des ressources halieutiques a invité mercredi les armateurs des navires thoniers battant pavillon algérien intéressés par la campagne de pêche au thon rouge pour 2014 à déposer leur dossier auprès de l'administration. "Les armateurs des navires thoniers algériens armés à la pêche au thon rouge sont invités à se rapprocher de l'administration des pêches territorialement compétente pour déposer leur dossier", a indiqué le ministère dans un communiqué. Cette démarche intervient conformément à l'article 4 du 15 mai 2012 modifiant et complétant l'arrêté du 19 avril 2010, instituant des quotas de pêche au thon rouge pour les navires battant pavillon national exerçant dans les eaux sous juridiction national. Conformément à ce texte de loi, le dossier des candidats doit comporter une demande écrite de l'armateur précisant la nature de la pêche ciblée, pêche au thon rouge mort ou pêche au thon rouge vivant. Il doit préciser également les caractéristiques techniques du ou des navires de capture et les moyens utilisés pour la traction des cages de transport du thon rouge vivant ainsi que celles des moyens et des engins de pêche et de traction à utiliser, a précisé le ministère. Les candidats doivent également fournir le procès-verbal de visite d'inspection supplémentaire attestant que le ou les navires de capture est ou sont aptes à la navigation à la pêche à laquelle ils sont destinés et que le matériel et équipement sont conformes. Il s'agit encore de remettre une copie certifiée de l'acte de nationalité des navires ainsi que les informations relatives sur les méthodes de transfert du thon rouge vivant capturé, ajoute le ministère qui fixe au 26 février la date limite de dépôt des dossiers et ce en deux exemplaires. Le chef de cabinet du ministère de la Pêche et des ressources halieutiques M. Kamel Neghli avait indiqué au début du mois que la campagne de pêche au thon rouge de 2013 avait généré six (6) millions DA de redevances versées au Trésor public et environ 2,5 millions d'euros de recettes à l'exportation. La totalité du quota a été pêché par quatre armateurs algériens sélectionnés parmi une quinzaine de professionnels selon des conditions strictes édictées par l'organisation internationale. Mobilisation des moyens pour développer cette activité Pour doubler les revenus de cette activité, l'Algérie compte développer l'activité d'engraissement du thon rouge au niveau local. "Les perspectives sont très intéressantes, puisque après la stabilisation de cette activité, il serait intéressant d'installer des fermes d'engraissement ici en Algérie afin d'engranger plus de bénéfices", selon M. Negheli. L'Algérie, qui a vu son quota de thon rouge réduit considérablement en 2010 à 143 tonnes, continuera à "se battre" jusqu'à la restitution de son quota historique de 680 tonnes, avait-il souligné. "Nous continuons à défendre nos intérêts jusqu'à ce que l'on récupère notre quota historique. C'est une question de temps", a affirmé M. Neghli qui est aussi le négociateur en chef chargé du dossier thon rouge. Il a souligné, dans ce sens, "la reconnaissance implicite" de la commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), lors de sa réunion tenue en 2012 à Agadir, du "tort causé à l'Algérie en réduisant considérablement son quota de thon rouge" de 5% à 1% en 2010. En outre, cette commission "a réservé un traitement spécial et différentié à l'Algérie en lui accordant une allocation supplémentaire de 100 tonnes pour 2013 et 2014", a ajouté le même responsable, qui revenait de la réunion de la CICTA tenue au Cap en Afrique du Sud du 18 au 25 novembre dernier. Comme prévu, le quota de l'Algérie (243 tonnes) a été reconduit pour 2014 lors de la 23ème réunion de la CICTA au Cap, qui a aussi maintenu inchangé le TAC à 13.400 tonnes fortement défendu par l'Union européenne, alors que d'autres pays avaient demandé une hausse de 400 tonnes.