L'euro continuait sa progression vendredi face à un dollar pourtant revigoré par la récente décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de commencer à réduire son soutien monétaire à l'économie, dans un marché sans grande activité. Vers 10H00 GMT (11H00 HEC), l'euro valait 1,3801 dollar, contre 1,3690 dollar la veille à 22H00 GMT. La monnaie unique européenne progressait également face à la devise nippone, à 144,67 yens contre 143,47 yens jeudi, après avoir atteint vers 09H50 GMT, un nouveau plus haut depuis octobre 2008 à 144,73 yens. Le dollar se stabilisait face à la monnaie japonaise, à 104,81 yens contre 104,80 yens jeudi, après avoir atteint vers 01H00 GMT un plus haut depuis octobre 2008, à 105,03 yens. "Dans l'ensemble, les échanges devraient rester faibles (vendredi), aucun indicateur majeur ni évènement de grande importance n'étant attendu", expliquait Markus Huber, analyste chez Peregrine & Black. Le dollar a été stimulé ces derniers temps par la décision de la banque centrale américaine de réduire de 10 milliards de dollars son soutien mensuel à l'économie, le portant à 75 milliards de dollars à partir de janvier. Cette aide, destinée à vivifier la reprise, a aussi tendance à diluer la valeur du billet vert et la perspective de son ralentissement lui est favorable. La monnaie unique européenne est toutefois "particulièrement résistante" puisqu'elle "bénéficie de facteurs saisonniers comme la hausse traditionnelle de fin d'année des taux d'intérêt sur les marchés monétaires de la zone euro ou le rapatriement de capitaux par les banques avant l'examen l'an prochain par la Banque centrale européenne de la qualité de leurs actifs", a commenté Omer Esiner, cambiste chez Commonwealth Foreign Exchange. Même l'annonce d'un recul plus fort que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis pour la semaine close le 21 décembre n'a pas suffi à faire durablement remonter le dollar face à l'euro. Au delà du couple euro-dollar, l'attention des cambistes se portait surtout sur le yen, qui évolue à son plus bas en cinq ans face au billet vert et à la monnaie unique. Ces derniers prévoient qu'à l'inverse de la stratégie de la Fed, la Banque du Japon va poursuivre, voire amplifier, sa politique monétaire accommodante. Une politique qui a tendance à peser sur le yen. Jeudi, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a reçu le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, pour s'entretenir avec lui de la situation économique et de la politique de l'institut d'émission, statutairement indépendant. Nombre d'investisseurs pensent que M. Abe va mettre la pression sur M. Kuroda pour que la BoJ assouplisse de nouveau sa politique monétaire l'année prochaine. En Turquie, la crise politique plombe la livre turque qui est tombée vendredi vers 09H30 GMT, à 2,1764 livres turques pour un dollar. "La Turquie s'enlise dans une crise politique et la livre turque est à un niveau historiquement bas face au dollar américain", observait Olivier Jakob du cabinet Petromatrix. Cette crise est la plus grave traversée par le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan depuis son arrivée au pouvoir en 2002, son entourage étant touché par un scandale politico-financier de grande ampleur. La chute de la monnaie turque intervient malgré la décision mardi de la banque centrale d'injecter des liquidités pour tenter de l'enrayer alors que la livre est déjà fragilisée par le resserrement monétaire annoncé par la Fed américaine. Vers 10H00 GMT, la livre britannique était en baisse face à l'euro, à 83,67 pence pour un euro, mais progressait face au dollar, à 1,6491 dollar pour une livre. La monnaie britannique a touché vers 08H30 GMT son niveau le plus élevé depuis fin août 2011, à 1,6505 dollar pour une livre. La devise helvétique montait face à l'euro, à 1,2248 franc pour un euro, et progressait face au dollar, à 0,8875 franc pour un dollar. L'or valait 1210,81 dollars l'once, contre 1196,50 dollars jeudi matin.