L'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou est un pôle important. Avec ses quelque 45 000 étudiants répartis sur différents campus elle peine à répondre aux besoins quotidiens des étudiants en matière d'hébergement, de restauration et de transport. Le nombre des étudiants a augmenté d'une façon exponentielle depuis septembre 2008. En effet, cette université a enregistré l'arrivée de 12 211 nouveaux étudiants dont 71% sont des filles. Contrairement à cette importante augmentation des effectifs, les structures d'accueil sont restées presque les mêmes et de fait, le manque à gagner, plus particulièrement en matière d'hébergement, est énorme. Malgré l'ouverture de la nouvelle résidence qui devait offrir 2500 lits supplémentaires, le nombre réel réceptionné n'est que de 2058. 440 dossiers sont restés en instance et les responsables avait promis d'héberger les étudiants au fur et à mesure que les diplômés libèrent des places. Résultat : les chambres sont surchargées et cette situation a généré des conditions de vie difficiles avec, en sus, une promiscuité qui donne le tournis aux plus téméraires. Manque de moyens En plus des conséquences directes liées à cet état de fait, citons aussi le problème de la restauration qui se pose avec acuité. Des conditions d'hygiène à la qualité des repas, les restaurants universitaires ne font plus «bonne bouffe». Les cinq restaurants des résidences Rehahlia, Oued Aïssi ex-campus, Bouklhalfa I et II, Didouche Mourad, Mdouha, Draâ Ben Khedda et Rehahlia 500 lits, servent quotidiennement 28 950 repas et les cinq autres 25 744 repas. Le manque de moyens est criant. On se souvient qu'au début de l'année, on avait demandé aux résidentes de la cité de jeunes filles de Draâ Ben Khedda de bien laver et de garder les pots de yaourt servis pour le dîner afin qu'elles les utilisent le lendemain matin pour prendre le petit déjeuner. Dans d'autres cités, comme c'est le cas à Boukhalfa et Oued Aïssi, des personnes qui n'ont aucun lien avec la famille universitaire font la loi dans les restaurants. Plusieurs étudiants ont été agressés à l'arme blanche dans l'enceinte universitaire même. En plus de cela, se pose également le problème de transport, qu'il soit urbain ou suburbain, et ce, en dépit de l'affectation de 135 bus, 95 trolleys et 40 bus de type 100 V8. Ceux qui ressentent le plus le manque de transport sont les étudiants de la faculté de droit de Boukhalfa, distante de 10 km du centre-ville de Tizi Ouzou. A plusieurs reprises, ces derniers ont entamé des grèves cycliques pour exiger le renforcement des dessertes. Le problème se pose surtout en fin de journée et nombreux sont ceux qui se rabattent sur les transporteurs privés. C'est un véritable parcours du combattant pour des étudiants qui n'ont d'autres ressources que leur bourse. Face à toute cette situation et pour mieux défendre leurs intérêts et leurs droits, chaque cité a son propre comité. Il est composé d'étudiants et d'étudiantes, selon la nature de la résidence. Les comités se posent comme le trait d'union ou le régulateurs entre les résidents et l'administration. Il veille, pour ainsi dire, à assurer un minimum de conditions de vie aux étudiants. Ce sont pratiquement les comités qui organisent la vie au sein des cités et gèrent les conflits qui naissent souvent pour des raisons liées à la cohabitation dans les résidences.