La vie reprend progressivement son cours normal et habituel en ce début de l'année 2014 dans les différents quartiers de la ville de Ghardaïa qui avait été la semaine dernière le théâtre d'échauffourées entre jeunes, a constaté jeudi un journaliste de l'APS. Une grande partie des commerces du chef lieu de wilaya a repris son activité et les gens vaquent à leurs occupations habituelles dans le calme, sous les yeux vigilants des services de sécurité renforcés et déployés, à titre préventif, sur les points névralgiques de la ville, et qui semblent bien maîtriser la situation. Sur les 2.200 commerçants que compte la commune de Ghardaïa, près de 900 sont fermés, dont un grand nombre pour faire les bilans de fin d'année, selon les services du commerce de la wilaya. Les élus et les représentants de la société civile multiplient les appels au calme et au dialogue, au moment où des groupuscules placardent des tracts appelant à la "libération des détenus", à la "distribution équitable de logements et de terrains" et à "l'indemnisation des sinistrés de ces événements". De nombreuses personnes contactées par l'APS estiment que le retour au calme est l'œuvre des services de sécurité, de la sagesse et la compréhension des habitants de Ghardaïa condamnés à vivre ensemble dans l'harmonie. De son côté, une grande partie de la population appelle à la prise en charge des doléances de la population en matière de logement et de foncier, sources de conflits dans la région. Pour de nombreux spécialistes et universitaires, la vallée du M'Zab (Chebka) est saturée pour contenir une population caractérisée par une croissance démographique exponentielle, d'où la nécessité de créer des ksour et villes satellites, en tenant compte de la sociologie de la région. Les autorités locales s'attellent à trouver une solution durable pour que cette région, réputée mondialement, retrouve sa pleine quiétude et sa stabilité, afin de s'engager dans le développement durable et le bien-être de la population. Dans ce sens, une délégation de notables de la région de Ghardaïa s'est déplacée jeudi à Alger pour dialoguer avec les responsables concernés, afin de mettre fin aux échauffourées cycliques dans la région de Ghardaïa. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devra annoncer prochainement une initiative pour un retour à la normale de façon définitive dans la région, selon le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel. Certains quartiers de la ville de Ghardaïa avaient connu, la fin de l'année 2013, des échauffourées nocturnes entre des groupes de jeunes du quartier de Souk et de hay El Moudjahidine, au centre-ville de Ghardaïa, qui se sont étendues ensuite au quartier Hadj Messaoud. Les jeunes ont utilisé divers produits inflammables durant ces échauffourées, avant que le calme ne soit rétabli après l'intervention des brigades anti émeutes. Ces évènements, marqués également par des attaques contre les forces de sécurité déployées pour rétablir l'ordre, ont fait plusieurs blessés, notamment parmi les policiers et les jeunes, selon une source hospitalière locale. Une trentaine d'habitations et une quinzaine de commerces ont été saccagés et dévalisés avant d'être incendiés, selon un bilan provisoire.