Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, est un entraîneur fantasque et atypique qui défraye toujours la chronique.A six mois du Mondial 2014, Halilhodzic soulève une tempête au lieu de se concentrer totalement sur la préparation de ce grand rendez-vous footballistique comme le font ses homologues de Belgique, Russie et Corée du Sud, ses adversaires au Brésil l'été prochain. Le Bosnien a quelque peu perdu la boussole en créant une polémique ou un petit conflit avec le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Il a poussé le bouchon un peu loin en traitant le président de la FAF de menteur et en refusant surtout de se prononcer sur son avenir à la tête de l'EN alors que les Verts auront une autre importante échéance juste après le Mondial brésilien, en l'occurrence les éliminatoires de la CAN 2015. Personne n'a été ménagé par Coach Vahid lors de sa dernière sortie médiatique. Le président de la FAF, les anciens sélectionneurs et internationaux algériens, mais aussi la presse nationale, ont été égratignés par ce technicien aux deux visages, qui panique toujours et tient un discours défaitiste avant les grands rendez-vous et les tournois d'envergure, alors qu'il affiche un grand optimisme lors des éliminatoires. Il a du mal à gérer les grands tournois comme c'était le cas à la CAN 2010 où il était sélectionneur de la Côte d'Ivoire, éliminée alors aux quarts de finale par les Fennecs de Rabah Saâdane alors que les Eléphants ivoiriens étaient les grands favoris de la compétition, et à la CAN 2013 où les Verts ont quitté prématurément l'épreuve au moment où les dirigeants de la FAF rêvaient d'une qualification aux demi-finales, comme c'était le cas en 2010 en Angola. Halilhodzic a comme objectif au Brésil une qualification au second tour et il estime qu'il est quasi impossible d'atteindre ce but. «Je rigole quand j'entends que l'Algérie va se qualifier au second tour», tonne le Bosnien dont le pessimisme risque d'affecter ses troupes comme c'était le cas à la CAN 2013 en Afrique du sud. «Le football n'est pas une science exacte et il faut croire en ses chances. En 1982, personne n'a misé un seul sou sur nous avant le premier match contre l'Allemagne, mais on a défié et faussé tous les pronostics. La sélection actuelle peut créer la surprise au Brésil si elle est bien préparée», affirme l'un des héros de l'épopée de Gijon, Chaâbane Merzekane, pas du tout satisfait du comportement de Halilhodzic qui entretient le suspense sur son avenir avec les Verts et préfère attendre la fin de son contrat en juillet prochain pour trancher, au lieu de faire comme le sélectionneur de la Suisse, l'Allemand Ottmar Hitzfeld, qui a déjà annoncé son départ après le Mondial 2014 et la fédération suisse a désigné son successeur, Vladimir Petkovic en l'occurrence. Malgré les derniers dérapages du Bosnien, le président de la FAF ne compte nullement le licencier et le priver du Mondial 2014, comme l'avait fait son homologue de la Côte d'Ivoire en 2010. Raouraoua qui veut garder le Bosnien au moins jusqu'à la CAN 2015, est tout de même à la recherche d'un nouveau sélectionneur. Le patron de la FAF prend ses devants surtout que Halilhodzic a parlé dernièrement de problèmes familiaux qui pourraient l'empêcher de poursuivre sa mission en Algérie. Il avait aussi affiché son vœu de diriger de grands clubs européens et de gagner des titres. Son départ d'Algérie est quasi certain l'été prochain.