Plusieurs députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé mercredi à Alger, lors des débats sur le projet de loi relatif à l'activité audiovisuelle, à l'accélération de la mise en place de l'autorité de régulation, tandis que d'autres ont émis des réserves sur la manière de désigner ses membres. Au deuxième jour des débats qui se sont déroulés en séance plénière, présidée par le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khalifa, et en présence du ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, des députés ont souligné l'importance de mettre en place l'autorité de régulation le plus rapidement possible après l'adoption de la loi sur l'audiovisuelle, afin d'encadrer d'une manière professionnelle le secteur. D'autres se sont posé des questionnements sur la composante de l'autorité de régulation dont le nombre des membres est de neuf, parmi lesquels cinq sont désignés par le président de la République, et le reste par le Parlement, tout en s'interrogeant aussi sur ses prérogatives. Nora Labyed, députée du Rassemblement national démocratique (RND), a estimé que la création de l'autorité de régulation de l'audiovisuel est une "démarche positive" à même de faciliter la mission des journalistes spécialisés et de leur permettre d'exercer leur métier dans le respect de l'éthique et de la déontologie. Elle a émis le vœu de voir cette autorité mise en place dans les plus brefs délais afin d'éviter le scénario de la création de l'autorité de régulation de la presse écrite qui, a-t-elle dit, "tarde à voir le jour", appelant à accélérer, aussi, la préparation des textes d'application de la loi sur l'audiovisuel, une fois adoptée par le Parlement. De son côté, Karima Adnane, députée du Tadjamou amel Al Djazaïr (TAJ), a considéré la création de cette autorité comme un "pas important" dans la réforme et l'ouverture du champ audiovisuel en Algérie, relevant, toutefois, des "zones d'ombre" dans ses prérogatives, la manière de désigner son président et ses membres, ainsi que dans la date de son installation qui n'a pas encore été décidée. Dans le même sens, le député Ahmed Benaïssa, de la même formation politique, a estimé que la composante de l'autorité de régulation ne comporte pas des représentants du secteur de l'information et de la communication, plaidant pour l'implication des gens du domaine dans le souci d'éviter des appréhensions sur sa crédibilité et son objectivité. Pour sa part, Fatma Zohra Benjeddou, députée de l'Alliance de l'Algérie verte, a qualifié de "danger" et de "menace" la manière choisie pour désigner la composante de l'autorité de régulation de l'audiovisuel, sur l'ouverture du champ de l'audiovisuel en Algérie comme sur la liberté d'expression et le droit à l'information. Par ailleurs, les interventions des députés ont concerné, également, le contenu du projet de loi relatif à l'activité audiovisuelle, notamment les articles en rapport avec la création de chaînes thématiques.