a vécu ces dernières 24 heures des intempéries mémorables. Tout a commencé par des vents violents qui ont arraché des poteaux électriques, déraciné des arbres, emporté des antennes et des réservoirs d'eau par-dessus des terrasses et défait pratiquement toutes les plaques d'indication routières et les panneaux publicitaires. Les chutes de neige accompagnées de bourrasques de vent violent ont obstrué toutes les routes et voies de communication. Les voyageurs vers le Sud ou le Nord ont été contraints de passer la nuit et de prendre leur mal en patience. Plus de 30 000 personnes ont vécu une nuit blanche dans une ville délestée d'électricité. Les cafés, ceux qui préparaient uniquement le thé, sont restés ouverts et ont offert le gîte aux personnes contraintes de passer la nuit à Djelfa.«En une nuit, nous avons assisté à ce qu'ont vécu nos aïeuls toute leur vie», indique-t-on. Les efforts des autorités sont certes louables, mais le manque de moyens a dissipé leurs énergies. En effet, quatre chasse-neige pour toute une wilaya s'avèrent inefficaces. Djelfa occupe à elle seule près de 10% de la surface totale du pays. Ce n'est pas uniquement le manque de moyens qui fait défaut et le fait que les routes soient fermées à la circulation à chaque chute de neige. C'est aussi l'absence de civisme et l'excès d'égoïsme de certains conducteurs zélés qui font que l'intervention des équipes de cantonniers soit difficile et parfois impossible. Pour déblayer la chaussée, il a fallu plus de 18h de travail sans relâche, alors que trois ou quatre heures auraient suffi aux engins.La générosité des habitants et des agents de la garde communale de Oued S'dar, qui ont servi des repas chauds, du pain et du café, a permis aux personnes bloquées pendant la nuit glaciale de tenir le coup. Le carburant n'est pas rare, mais il ne peut être servi à cause de la panne d'électricité persistante. Hier, à 15h30, la RN1 était de nouveau ouverte à la circulation.