Le simple fait d'évoquer la wilaya de Skikda, où le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est attendu samedi pour une visite de travail, fait immanquablement venir à l'esprit le terminal pétrolier, la plate-forme pétrochimique et le méga-train GNL. Or, quand bien même les skikdis ne sont pas peu fiers de ces immenses installations qui constitueront l'une des principales étapes de la tournée de M. Sellal, la wilaya de Skikda n'est pas seulement ce paysage de cuves et de torchères couvrant 1.500 hectares. Ce ne sont pas seulement, la centrale thermique, la raffinerie, les unités de liquéfaction de gaz et l'unité chimique de polymères. C'est aussi une collectivité résolument tournée vers son futur et qui s'emploie à améliorer durablement les conditions de vie de ses habitants. La dynamique de développement engagée à la faveur des importants investissements consentis par l'Etat a en effet transformé cette région littorale en véritable chantier à ciel ouvert. L'essentiel de cet effort public de développement, comme s'il s'agissait de rappeler que les revenus provenant des hydrocarbures restent éphémères, est aujourd'hui dirigé vers les secteurs de l'agriculture et de l'hydraulique. Premier producteur national de tomate industrielle Le soutien public à ces deux secteurs a fait hisser la wilaya de Skikda, au cours des dix dernières, au rang de premier producteur de tomate industrielle du pays avec une récolte de 3,6 millions quintaux obtenue sur 6.510 hectares, avec une croissance appréciable comparativement à l'an 2000 durant lequel la production de cette plante potagère était de seulement 1,5 million quintaux. Selon les responsables locaux de l'agriculture, ce développement exceptionnel de la filière tomate a été généré par l'accroissement du soutien public aux producteurs et la multiplication des unités de transformation, aussi bien à Skikda que dans les wilayas voisines. Skikda s'est de plus orientée ces dernières années vers la culture de semences de pomme de terre auxquelles de vastes terres sont réservées sur une superficie de 4.520 hectares consacrée à la production de ce tubercule. Treize (13) entreprises spécialisées dans la culture de semences de diverses variétés de pommes de terre, blanches et rouges, y ont vu le jour dans les communes d'El Harrouch, de Salah-Bouchaour, Ramdane-Djamel et de Tamalous qui approvisionnent les cultivateurs des wilayas de l'Est, du Sud et même de l'Ouest du pays. Les rendements obtenus atteignent 276 quintaux à l'hectare pour la pomme de terre destinée à la consommation et 22 quintaux à l'hectare pour les semences avec une capacité de stockage au froid de 59.000 m3, permettant l'entreposage de 30.000 tonnes de tubercule. Un potentiel hydrique immense La wilaya de Skikda dispose d'un important potentiel hydraulique avec les quatre barrages de Guenitra, dans la commune d'Oum Toub (117 millions de m3), de Zit Emba (Bekkouche-Lakhdar, 116 m3), de Beni Zid (39 millions de m3) et de Zerdaza (El Harrouch, 18 millions de m3). Ces ressources seront encore renforcées avec les deux autres barrages inscrits au titre du plan quinquennal 2010-2014 dans les communes de Oued Z'hour et de Zerdaza avec des capacités de retenue respectives de 22 millions et de 5,71 millions de m3. S'ajoutent à cela études pour la réalisation de deux ouvrages hydrauliques à Oued Cherchar et à Ramdane-Djamel, en plus du fonçage de 61 forages, de sorte à satisfaire, d'ici à cinq années, les besoins en eau potable des 936.753 habitants de cette wilaya. Le secteur de l'hydraulique a également bénéficié d'un projet portant réalisation d'une grande station de traitement des eaux au niveau du barrage de Guenitra en vue d'alimenter, à terme, un million de personnes habitant 49 agglomérations, parallèlement à la requalification du 900 km de conduites de distribution et la construction de 65 réservoirs capables de recevoir 120.000 m3. Les communes d'Oum Toub et de Beni-Oulbane ont ainsi bénéficié d'opérations de transfert d'eau du barrage de Guenitra, appelées à être réceptionnées d'ici à la fin de l'année en cours. Tourisme, un créneau porteur à valoriser Considéré comme un autre atout maître de l'économie d'une contrée enchâssée entre mer et montagne, le tourisme offre au Nord de Skikda un littoral de plus de 140 km de côtes méditerranéennes longeant 14 communes. A l'Ouest, s'élèvent de majestueux massifs montagneux recouverts de denses forêts aux paysages saisissants. Des sources d'eaux minérales réputées jaillissent de ces montagnes, particulièrement à Ain Cherchar, Azzaba et Beni-Oulbane. Des sites naturels d'une rare beauté ensorcèlent de leur magie les visiteurs et les amoureux de la nature sur les plages du Nord-est de la wilaya entre la Marsa et Guerbez avec, en plus, la possibilité de découvrir les vestiges de la civilisation romaine. L'essor de ce secteur est toutefois freiné par la faiblesse des structures hôtelières locales, limitées à 29 établissements offrant quelque 929 chambres. Pour surmonter cet écueil les responsables du tourisme misent sur la concrétisation de projets intégrés, notamment à travers les zones d'expansion touristique (ZET) de la Marsa, du golfe de Collo et de Tamanar, ainsi que sur l'implantation d'équipements capables de renforcer l'offre touristique dans la wilaya de Skikda où tous les autres secteurs, comme l'habitat, l'urbanisme, les travaux publics, l'éducation ou encore l'enseignement supérieur ne sont pas en reste de cet effort de développement.