Un accord de conciliation et de cohabitation va être signé aujourd'hui entre les représentants des populations de la localité de Berriane, devant traduire dans les faits une feuille de route qui vient d'aboutir. On s'attend au déplacement en personne de Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. « Cet accord qui sera signé par des représentants des parties en conflit à Berriane, devant de hauts responsables de l'Etat, engagera les parties impliquées dans une réconciliation et une cohabitation durables dans un climat fraternel et citoyen », a déclaré le wali de Ghardaïa lors d'une réunion au siège de la daïra de Berriane, mardi dernier. Une réunion avec des notables et des membres de la société civile de la localité, mais aussi et surtout en présence de Abdelaziz Affani, directeur général de la Sûreté nationale par intérim. M. Affani n'a pas manqué, d'ailleurs, de s'entretenir avec les notables et les membres de la société civile sur la situation sécuritaire jugée « satisfaisante », selon lui, dans cette région du pays. « Les efforts déployés par les pouvoirs publics ont permis le retour à la situation normale dans la région de Berriane », avait affirmé le wali lors cette réunion. La feuille de route négociée entre les différentes parties en conflit avait été signée en mars 2009, en présence de M. Ould Kablia, alors ministre délégué chargé des Collectivités locales, des autorités et des élus locaux. Quatre nouvelles structures de la Sûreté nationale ont été inaugurées dans la localité de Berriane et au chef-lieu de wilaya (Ghardaïa) avec la visite du DGSN par intérim, en plus d'une Unité républicaine de la sûreté (URS) de 260 éléments. Il est à rappeler que la localité de Berriane avait été le théâtre de tragiques affrontements entre jeunes des deux communautés mozabite et chaâmba, à deux reprises, en 2008 et en 2009. Mais le plus surprenant a été la déclaration de Yazid Zerhouni, alors ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales : « Nous avons des preuves tangibles et parlantes que des contacts ont eu lieu avec certaines parties à l'étranger. On a trouvé dans au moins un des six ordinateurs saisis des références à des contacts internationaux à l'étranger », avait-il lâché à Annaba en juin 2008. M. Zerhouni avait notamment déclaré que « des personnes ont produit des tracts au nom de chacune des communautés ». Pour lui, à l'époque, « ces tracts étaient faits au nom de la communauté malékite, poussant les jeunes malékites à s'attaquer aux Mozabites et le même groupe a émis des tracts au nom de la communauté mozabite poussant les jeunes Mozabites à s'attaquer aux malékites ». La version officielle des faits qui se sont produits avait été, selon M. Zerhouni, une « manipulation qui vise à déstabiliser la wilaya, sinon le pays ». En tout cas, les deux communautés vivant à Berriane seront, à partir de la signature de l'accord en question, astreintes à l'application de ses clauses qui devront être rendues publiques.