L'entraineur du CRB Aïn Fakroun, Aziz Abbas était à Alger dimanche après-midi. Lorsque nous l'avons rencontré, il était tout heureux de la victoire de ses poulains la veille, face au MCA, et nous l'avouait franchement : «Ce n'est pas donné à tout le monde de battre le grand Mouloudia et en plus sur un but d'anthologie». En effet, le coup de ciseau acrobatique de Amroune, l'ex-sociétaire du MCA, restera sans doute gravé dans les mémoires des fans du CRBAF même si le mérite revient aussi à celui qui l'a incorporé quelques minutes avant alors qu'il était sur le banc des remplaçants, en l'occurrence Aziz Abbas, qui avait peut-être flairé le bon coup en le faisant rentrer au bon moment. «Je savais qu'il avait cette envie de réussir quelque chose pour s'illustrer face à son ancien club, alors je l'ai incorporé», nous a-t-il dit. Et ce n'était pas le seul coup de poker du coach de Aïn Fakroun, qui avait fait jouer le défenseur central Griche en position d'avant-centre, poste qu'il a tenu avec beaucoup d'à-propos en gênant considérablement l'arrière-garde mouloudéene. Assurément, Aïn Fakroun tient en Aziz Abbas l'homme capable de sortir le club de cette mauvaise passe. Arrivé au CRBAF lors de la 13e journée, l'ancien joueur et entraîneur du CABBA avait trouvé une équipe qui totalisait à peine 6 points en 12 matches. Et en 5 matches, Abbas en obtient 8, ce qui redonne espoir à ce modeste club qui joue néanmoins sur les deux tableaux : coupe et championnat. C'est vrai que cette qualification en quarts de finale de la Coupe d'Algérie est historique pour le club, car c'est la première fois que Aïn Fakroun va disputer les quarts de finales, mais je dois dire que notre tête est plus dans le championnat car nous voulons vraiment assurer le maintien», nous a dit le coach du CRBAF. Et lorsque nous lui demandons s'il devait choisir entre jouer la finale de la coupe ou se maintenir en Ligue 1, il a esquissé un sourire tout en restant cartésien : «Sincèrement, on préfère rester en Ligue 1 car cela récompenserait tous les efforts de ces hommes qui se démènent pour maintenir le club parmi l'élite. On ne veut pas que tout cela soit vain.» On ne pouvait pas non plus s'empêcher de lui demander ce qu'il pensait de la situation très critique dans laquelle se trouve le CA Bordj Bou-Arréridj connaissant tout l'amour qu'il porte pour le club de sa ville natale : «Je ne peux qu'être triste pour ce club où j'ai passé pratiquement ma vie d'abord, en tant que joueur puis, en tant qu'entraîneur. C'est désolant pour un club qui a un public merveilleux, d'excellentes infrastructures et une ville où existent de grandes ressources économiques. C'est tout ce que je peux dire aujourd'hui.» Et pour l'heure, Aziz Abbas se concentre sur une tâche qui ne sera pas aisée du tout puisque ses trois prochains adversaires en championnat seront la JSK, le CABBA et la JSS, des matches entrecoupés par le quart de finale de la Coupe d'Algérie. Un programme démentiel qui attend le CRB Aïn Fakroun. Ce qui laisse quelque peu soucieux l'entraîneur Aziz Abbas.