Deux joueurs de l'USM Alger, Zineddine Ferhat et Djamel Eddine Chettal, sont convoités par le même club français, Montpellier SC. Rien d'étonnant que ce dernier s'intéresse d'aussi près à ces deux éléments spécialement. L'entraîneur actuel du Montpellier SC n'est autre que Rolland Courbis, celui-là même qui coachait l'USMA il y a moins de trois mois. C'est dire qu'il a une parfaite connaissance des joueurs du club algérois et qu'il sait ce qui convient à son nouveau club. Il faut reconnaître qu'il y a à peine un mois personne n'aurait osé penser à Chettal pour un contrat à l'étranger. Le seul joueur de l'USMA, dont tout le monde parlait était Ferhat, lequel avait fini par s'imposer comme un indiscutable titulaire dans cette équipe. Ce qui n'était pas le cas de Chettal, dont les apparitions en équipes seniors sont rares, consistant seulement à le voir entrer sur le terrain comme remplaçant. Courbis a dû estimer que ce jeune joueur (il est né le 23 mai 1992) était perfectible et qu'à Montpellier il trouverait les commodités nécessaires pour progresser et épouser une carrière professionnelle prometteuse. Pour ce qui est de Ferhat, c'est dans le même registre, sauf que là, il a affaire à un titulaire du club des Rouge et Noir qui compte énormément sur lui cette saison, vu qu'il est plus que jamais engagé dans la lutte pour le titre de champion d'Algérie. Son père était un excellent footballeur Ferhat est plus jeune que Chettal (il est né le 1er mars 1993). Il a un avantage sur ce même joueur, celui d'être passé par l'Académie de la FAF, où il a passé trois ans. C'est cette formation d'académicien qui lui vaut de posséder certaines qualités que nombre de ses coéquipiers n'ont pas. Son premier match avec les seniors de l'USMA, il l'a joué à 18 ans, en 2011, en amical à Rouiba, contre la sélection nationale espoirs. Le coach des Rouge et Noir n'était autre qu'Hervé Renard, l'actuel coach du club français du FC Sochaux. Ce jour-là Ferhat, malgré son inexpérience, avait réussi à sortir son épingle du jeu et joué tout le match. A la fin du match, nous étions devant la porte du vestiaire du club algérois, en discussion avec son coach, quand nous avions été abordés par le père de Zineddine, Aziz Ferhat. Nous avions présenté ce dernier, que nous connaissions quand il était joueur de la JS Bordj Menaïel, puis de la JS Kabylie, enfin du CR Belouizdad, à Renard. La discussion entre les deux avait normalement tourné autour de la performance de Zineddine et le coach français s'exprimait en des termes élogieux. «Vous savez, avait-il dit à Aziz Ferhat, vous devriez vous arranger pour envoyer votre fils en Europe. Ici, il risque de ne pas beaucoup progresser. Sa carrière est toute tracée. Elle est en Europe. On comprend par là que Renard accordait un très grand intérêt à Ferhat et si Sochaux s'était intéressé à lui il y a quelques semaines, le Français n'y était pas étranger. Courbis y met du sien Mais il n'y a pas eu que lui. Courbis s'est, également, mis de la partie dans cette course à Ferhat. Le jour où il a annoncé, en conférence de presse, son départ de l'USMA (cela se passait au stade de Bologhine), le coach français avait été questionné sur l'intérêt que portait Sochaux à celui qui était encore pour quelques heures son jeune joueur. «Très sincèrement, avait-il déclaré aux journalistes, je ne crois pas que le FC Sochaux soit le club qui convienne pour Ferhat. Sochaux, c'est une ville de Franche-Comté, où il fait froid, et Ferhat vient d'un pays où le soleil est toujours de la partie. A mon avis, s'il veut réussir en France, je le verrais mieux dans un club comme Marseille ou Montpellier. Il va retrouver là-bas le tempérament méditerranéen qui lui permettra de mieux s'exprimer sur le terrain.» A ce moment-là, Courbis était loin de penser devenir entraîneur du Montpellier SC, ce qui veut dire que son avis n'était pas intéressé. Et nous comprenons parfaitement la convoitise que suscite Ferhat auprès des clubs. Voilà un joueur qui a vite fait de gagner ses galons de titulaire dans une des meilleures équipes d'Algérie. Samedi dernier, dans le match face à la JS Kabylie, il a été et de loin le meilleur joueur sur le terrain, le seul à jouer juste. Son intérêt et celui du football algérien c'est de partir à l'étranger. En effet, il y a risque pour lui, s'il venait à rester en Algérie, de stagner, voire de régresser. Au contact de ses coéquipiers, qui n'ont pas reçu la même formation, c'est lui qui sera tiré vers le bas et non lui qui va tirer ses coéquipiers vers le haut. De nombreux Ferhat, promis au plus bel avenir, ont ainsi disparu du football algérien dont la médiocrité de son championnat national n'est plus à démontrer. Au final, le perdant ne sera autre que l'équipe nationale. Il est donc indispensable que ce joueur puisse avoir une porte de sortie pour aller exercer son talent hors de nos frontières. La direction de son club va dans ce sens, en annonçant, la semaine dernière, qu'elle était disposée à le laisser partir à la fin de la présente saison si une bonne opportunité se présentait à lui.