La présidente du Centre Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme, Kerry Kennedy, a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à inclure, en 2014, un mécanisme de surveillance des droits de l'homme dans la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). "Une telle démarche serait historique, mais nullement révolutionnaire. Nous demandons simplement aux Nations Unies de hisser la Mission au Sahara occidental aux mêmes normes internationales de droits de l'homme, appliquées à toutes les autres opérations de maintien de la paix depuis 1991", a indiqué Mme Kennedy dans une contribution intitulée "une tragédie des droits humains dans l'oubli", publiée sur le site d'information CNN. Elle a relevé avoir interviewé, lors de ses visites dans les territoires sahraouis occupés, des "centaines de victimes et de témoins de brutalité et d'intimidation (à) communes à des milliers de Sahraouis vivant sous l'emprise brutale d'une force d'occupation marocaine qui croit que personne ne surveille". Parmi ces scènes de brutalité, Kerry Kennedy cite le cas d'Aminatou Haidar "qui a été tirée de son véhicule, poussée au sol et agressée publiquement à plusieurs reprises pendant quatre heures". Haidar, lauréate du prix Robert F. Kennedy des droits de l'Homme, "rentrait chez elle après une réunion avec des responsables onusiens au Sahara occidental", a-t-elle précisé. Par ailleurs, elle a affirmé avoir obtenu des témoignages de centaines de Sahraouis, tant au Sahara occidental que dans les camps de réfugiés en Algérie rapportant les "violations des droits de l'homme par la police marocaine et les agents de sécurité, les arrestations arbitraires, les actes d'intimidation et de torture". Elle a ajouté que "le plus terrifiant de ces témoignages, est celui ayant trait à des amis ou des membres de la famille qui disparaissent tout simplement ou bien qui finissent dans des fosses communes, comme les huit corps découverts cet été, dont deux qui semblaient être des squelettes d'enfants". "L'an dernier, le Centre RFK faisait état de violations par le Maroc des libertés d'expression et de rassemblement pacifique, et du droit à un procès équitable et entre mai et septembre 2013, quatre prisonniers militants des droits de l'homme sont morts en raison des conditions de leur incarcération à la prison d'Ait Melloul", a rappelé Mme Kennedy. "Ces violations ont continué en toute impunité, parce que peu de gens, en particulier aux Etats-Unis, ont entendu parler du Sahara occidental. Actuellement, la Minurso est la seule Mission moderne de maintien de la paix qui n'inclut pas un mécanisme de surveillance des droits de l'homme", a-t-elle souligné, appelant la communauté internationale à agir sur cette question.