L'intégrité de l'Etat-nation et la sécurité de l'Algérie sont menacées par une "grave crise politique", a affirmé vendredi à Alger la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. "Notre pays traverse la plus grave crise politique de son histoire, une crise plus grave que celle de l'été 1962, car, ce sont l'intégrité et la stabilité de l'Etat-nation qui sont cette fois visées", a déclaré Mme Hanoune, lors d'une conférence de presse animée au lendemain de la réunion du Secrétariat du Bureau politique du parti. "Face à cette situation d'une extrême gravité qui accentue le flou et les suspicions autour de la prochaine présidentielle, notre parti ne saurait ne pas réagir ", a-t-elle dit. Estimant que cette crise n'est pas le résultat d'un débat de fond sur la nature du système politique, Mme Hanoune a souligné que son parti fait sien, le principe de s'opposer à "tout processus de délitement et d'éclatement de l'Etat (...)". Selon Mme Hanoune, si le président Abdelaziz Bouteflika veut se présenter à la prochaine élection et que " si son état de santé le lui permet, cela ne devrait pas être problématique". Pour elle, la situation politique qui prévaut actuellement, ne saurait rester "sans conséquences" et dépassera le cadre national, tant elle implique des "risques d'intervention" étrangère. "La situation politique ne tolère pas davantage de provocations", a-t-elle souligné, à ce propos, avant de dénoncer la mesure introduite par le Conseil constitutionnel consistant en l'obligation pour les candidats à la candidature de présenter la liste des signataires. Qualifiant cette disposition d'"étrangeté", Mme Hanoune a précisé que cette tâche relève des "prérogatives" dudit Conseil avant de rappeler, par la même occasion, avoir été plébiscitée par son parti pour se porter candidate à la prochaine présidentielle dans la perspective de présenter le programme d'une "deuxième République" en "rupture totale" avec le parti unique que les Algériens "répulsent". Par ailleurs, la secrétaire générale du PT a évoqué sur les événements de Ghardaïa, exprimant, à ce sujet, les appréhensions de son parti quant à la façon dont la crise est gérée par les autorités publiques, qu'elle a assimilée à "une fuite en avant". "Il ne s'agit pas de procéder à des arrestations puis au jugement de jeunes mais de résoudre le problème à la racine en identifiant les personnes encagoulées qui manipulent ces jeunes qui ne sont que des victimes", a-t-elle plaidé, appelant à l'assainissement de cette crise "avant que les choses ne prennent une tournure dont les conséquences seraient fâcheuses".