Même si elle a ajourné, jusqu'à vendredi prochain, l'annonce officielle de sa candidature à la candidature à l'élection présidentielle d'avril prochain, Mme Louisa Hanoune exhorte le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, à s'exprimer à l'approche de ce rendez-vous que le parti ne veut voir se transformer en scrutin de guerre. Ce n'est pas tant l'intention de M. Bouteflika de se porter ou pas candidat qui fait parler Louisa Hanoune, mais c'est plutôt le climat d'intrigue et de manœuvres qui entoure cette consultation qui inquiète, c'est connu, le PT, au vu du contexte régional et international. Jugeant ainsi que le climat préélectoral est porteur de dangers, de flou et de suspicions, nés, clamera-t-elle, d'une «crise sans précédent au sommet de l'Etat», la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), appelle Abdelaziz Bouteflika à «s'adresser à la Nation, qui attend des assurances et des garanties». Sur un ton d'inquiétude, Louisa Hanoune annonce que son parti «exhorte et appelle, officiellement et solennellement, le président de la République à ce qu'il s'adresse aux Algériens pour dissiper le brouillard, pour que les choses s'éclaircissent, pour que les rumeurs se taisent et pour que cesse le clientélisme». Sur sa lancée et estimant qu'il s'agira, à l'occasion de la présidentielle d'avril 2014, de «sauvegarder l'Algérie et ses acquis», Louisa Hanoune souhaite qu'Abdelaziz Bouteflika parle «pour que se taisent les voix qui s'expriment en son nom». Pourquoi Mme Hanoune en est-elle arrivée à interpeller le chef de l'Etat pour s'assurer d'un déroulement pacifique et serein d'une joute électorale, alors que les officiels ne s'en inquiètent pas outre mesure nonobstant le malaise patent qui atteint des institutions de l'Etat? La responsable du PT, qui n'hésite pas à déclarer le respect que son parti voue au chef de l'Etat, avertit, dans ce sens, quant à la persistance de certaines parties «à s'exprimer en son nom, à prétendre le soutenir, alors que ces parties risquent de mener le pays vers le chaos et le désordre», à l'occasion de la consultation électorale d'avril prochain. Défendant le droit de son parti à formuler une telle «sollicitation», Mme Hanoune déclare qu'elle ne «souhaite pas à Abdelaziz Bouteflika, une fin de parcours dans un contexte catastrophique dans lequel serait menacée la stabilité du pays». Elle ajoutera que le premier magistrat du pays «a le devoir de freiner ces dangereux dérapages et de rétablir l'autorité de l'Etat, non pas, expliquera-t-elle, en usant de répression, mais plutôt en donnant des garanties et en satisfaisant les revendications légitimes des populations». Pour la future candidate du PT, il ne fait guère de doute que le rendez-vous électoral du printemps prochain pose la question de «la préservation de la Nation et de son unité». Concernant la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat présidentiel, Louisa Hanoune a réitéré sa position plaidant «la liberté de candidature», estimant qu'il «revient à Bouteflika de voir s'il est en mesure de postuler». Elle dira, à ce propos, que sa formation politique formule des conditions qui vont «garantir la régularité du scrutin et pas les conditions de se porter candidat». «Nous sommes pour la liberté de postuler, mais nous ne daignons à quiconque de mettre en danger le sort du pays», alerte la SG du PT. Cette dernière ajoute aussi que «les rumeurs annonçant l'instauration du poste de vice-président dans une révision constitutionnelle partielle à venir ne peuvent pas être le fruit du travail de la commission officiellement installée». Pour elle, «cette initiative ne pourrait être que celle d'un groupe». Ainsi, Mme Hanoune s'est montrée indignée et en colère suite aux rumeurs distillées ici et là, et autres manœuvres qui continuent de polluer le climat politique. Parmi ces «infos», la conférencière s'est arrêtée à celle évoquant «des divergences au haut sommet de l'Etat sur la présidentielle». La secrétaire générale du PT n'a pas manqué, par ailleurs, l'occasion de répondre aux déclarations de M. Tayeb Belaïz, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, sur le climat de violence régnant à Ghardaïa. «Oui. C'est vrai que des parties locales sont en cause. Mais elles ne sont que des représentants de parties étrangères», note la conférencière, précisant que «les intérêts des deux parties se rejoignent». Sur l'évolution de la crise à Ghardaïa, l'intervenante a exigé «immédiatement une commission de crise au plus haut de l'Etat», invitant le ministre de l'Intérieur à se rendre sur les lieux «pour enquêter et définir les personnes encagoulées, mais surtout repérer leurs commanditaires». A. Y.