L'un lutte pour le titre, l'autre pour sauver une saison très mal embarquée: le choc de la 26e journée du championnat d'Angleterre entre Arsenal et Manchester United, mercredi, s'annonce chaud bouillant et revêt une importance capitale pour les deux clubs. Avec deux points de retard sur le leader Chelsea, tenu en échec à West Bromwich Albion (1-1), mardi, les Gunners ont l'occasion de rebasculer en tête de la Premier League en cas de succès sur MU. Toute la question est de savoir comment ils auront digéré la claque reçue samedi à Liverpool (5-1), qui a jeté une ombre sur leurs ambitions de sacre après 9 années sans trophée. Cette déconvenue d'ampleur, survenue après une série de 10 matches sans défaite, a de nouveau mis en exergue l'un des points faibles d'Arsenal, revenu au premier plan mais incapable, à l'exception de la victoire sur les Reds à l'aller (2-0), de s'imposer face aux cadors (défaites contre Manchester City, Liverpool et Manchester United, nul face à Chelsea). Il faut dire que les défaillances répétées de Mesut Ozil, acheté 50 millions d'euros au Real Madrid en septembre 2013, ne facilitent pas la tâche des Londoniens alors que le meneur de jeu était censé être ce chaînon qui leur manquait pour retrouver les sommets. Arène Wenger, qui avait enfin décidé de frapper un grand coup sur le marché des transferts avec l'international allemand après des années de discrétion dans le recrutement, a tout de même tenu à défendre sa star mardi. "Ozil travaille dur pour s'adapter au niveau physique du championnat, a-t-il déclaré. Pour moi, c'est un joueur exceptionnel. Je ne veux pas lui mettre trop la pression parce que jusqu'à maintenant il a joué comme un joueur de classe mondiale. Il sait que quand il n'est pas assez bon, cela va faire parler, c'est normal". - Le lourd héritage de Moyes - Les dernières révélations des tabloïds anglais sur une infidélité supposée du buteur français Olivier Giroud et une altercation entre le défenseur allemand Per Mertesacker et l'attaquant français Yaya Sanogo à l'entraînement n'ont fait qu'alourdir un peu plus le climat au sein d'une équipe qui aura deux autres rendez-vous majeurs sur les 7 prochains jours: un 8e de finale de Cup contre Liverpool, dimanche, et le 8e de finale aller de Ligue des champions face au champion d'Europe, le Bayern Munich (19 février à l'Emirates). A Manchester, David Moyes n'a plus que la Méthode Coué pour se donner un peu de courage. Le successeur du légendaire Alex Ferguson a bien du mal à assumer l'héritage laissé par son compatriote écossais après une "success story" de 27 années à la tête des Red Devils. "Nous faisons bien les choses, il faut persister et la chance va tourner. Il n'y a aucun doute possible", a répété Moyes. Mais les faits sont têtus. MU, qui jouera en 8e de finale de C1 contre l'Olympiakos son ultime carte de la saison, n'est que 7e, à 9 points de la 4e place donnant accès aux barrages de la Ligue des champions. Une situation sans précédent sur les 24 dernières années. A moins d'un sans-faute d'ici la fin du championnat, la C1 paraît compliquée à retrouver mais Moyes, hué dimanche pour la première fois à Old Trafford après le nul concédé face à Fulham (2-2), doit au moins restaurer sa crédibilité. Adoubé par Ferguson et défendu par les fans, l'Ecossais n'est pas menacé à court ou moyen terme mais il doit limiter les dégâts avant le grand ménage dans l'effectif prévu l'été prochain. La famille Glazer, propriétaire du club, compte ainsi investir 150 millions d'euros lors du mercato pour renforcer l'équipe. Moyes peut tout de même s'appuyer sur un trio offensif Mata-van Persie-Rooney qui ferait saliver n'importe quelle formation. Cela tombe bien: Van Persie a marqué 3 fois contre les Gunners depuis son départ en 2012 et Mata était le bourreau attitré des Londoniens du temps où il officiait à Chelsea.