Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mustapha Khiati, a souligné hier l'envergure prise par la drogue et la toxicomanie en Algérie ces dernières années, appelant à une lutte efficace contre ce fléau. La drogue représente un «danger réel en Algérie», a mis en garde le professeur Khiati lors d'une conférence organisée au forum d'El Moudjahid sur le thème : «Quelle stratégie opposer à l'extension de la consommation de la drogue ?» Affirmant que la jeunesse est la première proie de la commercialisation et de la consommation des divers stupéfiants, le conférencier expliquera cette donne par notamment le chômage, la déperdition scolaire et le manque de moyens de distraction. Indiquant qu'après avoir été un pays de transit, notre pays est devenu producteur-consommateur. Il citera pour étayer ses dires l'apparition de drogues fortes, comme la cocaïne, dont 22 kg ont été saisis en 2007, ainsi que l'opium et le cannabis dont plus de 120 000 plants ont été détruits en une semaine durant la même année. Le professeur Khiati expliquera l'ampleur prise par ce phénomène, due, selon lui, à plusieurs facteurs, dont notamment «la position géographique de l'Algérie, l'évolution que connaît le pays et l'absence de centres spécialisés dans la désintoxication». Concernant la stratégie de lutte contre le fléau de la drogue, le président de la Forem a rappelé les politiques entreprises par l'Etat, à savoir les premier et deuxième plans quinquennaux. Le premier plan quinquennal (2004-2008) porte sur la révision de la législation nationale, préconisant que l'«incarcération n'est pas toujours la solution» pour les consommateurs. A cet égard, le professeur Khiati suggère une «nouvelle méthodologie dans le traitement du dossier pénal des drogués». Concernant le deuxième plan quinquennal (2009-2013), il s'agit de la médicalisation de la prise en charge dans le cadre de laquelle il est prévu la création à travers le pays de 185 cellules d'écoute et de sensibilisation et la réalisation de 15 hôpitaux et de 15 centres spécialisés en désintoxication.