L'attaquant belge Eden Hazard a convaincu les plus sceptiques à Chelsea en accédant à une certaine forme de régularité et son mentor José Mourinho, son plus grand fan, lui promet même un avenir galactique avec un peu plus de maturité. Depuis un mois, et par la grâce d'un match étincelant contre Manchester City suivi de son premier triplé en championnat contre Newcastle, la cote du "kid" de 23 ans a grimpé en flèche. "Ce qui est exceptionnel, c'est à quel point il est différent du Hazard que j'ai découvert", appréciait début février un entraîneur qui soulignait auparavant que l'ex-Lillois était un "grand talent, mais pas encore un grand joueur". Inconstant et blessé lors de sa première saison chez les Blues malgré 13 buts et 20 passes décisives, Hazard a changé de braquet depuis et il vient d'améliorer son total avec déjà 14 réalisations et six passes décisives. Si ces statistiques sont encore loin de celles de sa dernière saison lilloise (20 buts et 15 passes décisives), l'Angleterre ne s'y est pas trompée et, dans un championnat plus relevé, elle voit désormais en lui un joueur spectaculaire capable d'étourdir seul n'importe quelle défense avec ses coups de rein et ses dribbles venus de nulle part. "J'ai eu la même impression avec lui qu'avec Zola, s'est récemment souvenu son coéquipier Frank Lampard. Il faisait des choses que je n'avais jamais vues avant. Je lui ai dit : +Ici, tu vas tuer tout le monde+". "C'est vrai que cela fait deux ou trois mois que je suis vraiment pas mal, reconnaissait dernièrement le joueur tiré de son mutisme par L'Equipe. Chaque année, j'arrive à progresser. Je suis sur une pente qui monte". A tel point que plus personne ne se cache pour faire des comparaisons avec Messi ou Ronaldo, qui auraient encore fait sourire il y a peu. "Eden, c'est notre image. Avec son style de jeu, sa personnalité, on veut le garder dix ans! On veut construire l'équipe autour de lui. Je continue à dire qu'il doit progresser, garder les pieds sur terre. Mais Hazard est probablement le meilleur jeune joueur du monde. S'il veut arriver là où sont Ronaldo et Messi, il a la place et le temps pour le faire. Il peut les rejoindre", assurait ainsi José Mourinho. L'hommage de Drogba "Ils ont le palmarès que je n'ai pas. Sinon, je n'ai rien à leur envier à leur âge. Si j'ai envie de devenir comme eux, ça passe par des titres", poursuivait le joueur. Avec un dilettantisme qui s'estompe mais ressurgit parfois, le palmarès et le réalisme froid sont effectivement des axes de progression à suivre s'il veut jouer dans la même cour que les deux Galactiques. Cet automne, Hazard avait ainsi encore été privé d'un match de C1 car il n'avait pu revenir dans les temps de Lille la veille pour s'entraîner. "C'est un gamin, les gamins font des erreurs. Il faut que les pères soient intelligents dans leur façon d'éduquer leur fils", avait rugi "Mou". "On n'est pas mort avec lui quand on fait une connerie. C'est une preuve d'intelligence. Il essaie d'encadrer comme un père le ferait avec son fils", apprécie maintenant le joueur. Reste désormais à briller autant sur la scène européenne qu'en championnat, ce qui a rarement été le cas jusque-là. Cette saison, il a ainsi inscrit seulement deux buts à ce niveau. Mais les leçons commencent peut-être à porter puisque l'un d'eux l'a été en août lors de la Supercoupe d'Europe contre le Bayern. La double confrontation contre Galatasaray lui offre maintenant une autre possibilité d'impressionner le continent. "Tout le monde parle de Ronaldo et Messi, mais Chelsea possède les deux en un seul joueur", était lui convaincu dès cet automne Didier Drogba, son prochain adversaire et ancien fils préféré de Mourinho du temps où il évoluait lui-aussi à Chelsea.